Chronique

Abacaxi

Mainstream Desire

Julien Desprez (eg), Jean-François Riffaud (eb), Max Andrzejewski (dms)

Label / Distribution : Carton

C’est un double titre qui laisse sur sa faim tant on apprécierait d’en goûter plus. Deux longues pistes sont réunies sur l’EP du trio Abacaxi, conduit d’une main, l’autre, coude sur la portière, par le guitariste Julien Desprez qui roule tambour battant sur de sinusoïdales routes aussi enivrantes que peu fréquentées.

Virée à trois pour ce combo complété par la basse électrique, grasse et claquante de Jean-François Riffaud (entendu par ailleurs chez Electric Vocuhila) et la batterie sèche et haletante de Max Andrzejewski (instrumentiste et compositeur allemand, sa page Bandcamp vaut le détour) qui retrouve là les fondamentaux du rock : rythme et énergie. Plus précisément une synthèse : la convulsion.

Avec son jeu unique, Desprez, à grand coup de lacérations heurtées d’une grande variété de possibilités, entraîne ses comparses dans une épilepsie sonore faite d’interruptions blanches suivies d’orgasmes électriques. Coups de pied sur l’accélérateur et brutaux freins à main, tôle froissée sur la glissière, le voyage n’est pas de tout repos mais la sensation de vitesse et d’excès grise et galvanise.

La version live du trio est complétée d’un système de lumières directement commandé par les musiciens et qui ajoute un désorientation supplémentaire à ce power trio né pour être sauvage.

par Nicolas Dourlhès // Publié le 27 juin 2021
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