Chronique

Brussels Jazz Orchestra

Two Places

Label / Distribution : Autoproduction

Formation prolixe s’il en est – EchangƎ, le précédent album, date d’un an à peine –, le Brussels Jazz Orchestra ne se noie pas pour autant dans une production qui tournerait en rond. Tant mieux car d’un projet à l’autre, on retrouve avec le même enthousiasme cet orchestre tonitruant. Cette fois, les Belges ont convié la chanteuse soul Monique Harcum, le rappeur Zediam et le DJ Grazzhoppa. Une belle invitation qui fait honneur à ses hôtes. Chacun des trois amène en effet une touche, que dis-je, une participation qui est loin d’être un simple featuring. Car après avoir ouvert cet album avec « The Beginnning », mettant ainsi l’orchestre en marche, une marche sur laquelle volent le chorus du trompettiste Pierre Drevet – il était à la proue du précédent album en compagnie de la chanteuse Claire Vaillant – celui du guitariste Hendrick Braeckman et celui au Moog de David Thomaere, l’orchestre ouvre ses bras et accueille ses trois invités.

L’exubérance pourrait être le maître mot de cet album ; la tonicité, le groove, la force et la véhémence ses déclinaisons. La présence de deux claviéristes, dont la fidèle Nathalie Loriers, la guitare électrique, une basse tantôt électrique, tantôt synthé qui s’ajoute à la contrebasse y contribuent bien sûr, autant que les mix de Grazzhoppa, ceux qui ouvrent « Travelling Into Time Part I » par exemple. Sur ce morceau, on trouve un beau solo de sax ténor par Kurt Van Herck dans un registre aussi enthousiasmant qu’il est classique. Derrière, ou plutôt avec, l’orchestre avance avec fermeté et vigueur dans un registre plus moderne. La recette n’est pas ultra originale mais le rendu est réussi et on saluera le très beau travail d’alchimiste. La seconde partie de « Travelling Into Time » sur laquelle rappe Zediam, « Œil céleste » ou encore « Leap of Faith », morceau où s’épanouit la voie sensuelle de Monique Harcum, tout est ainsi constitué et c’est fort beau. On saluera en outre le travail de composition et de production du saxophoniste Dieter Limbourg.

Mais attention, pour que le rendu de cet orchestre soit optimisé, il ne faut pas avoir peur de monter assez fort le bouton de volume. C’est ainsi qu’on pourra s’imprégner de toutes les saveurs de Two Places.

par Gilles Gaujarengues // Publié le 16 mai 2021
P.-S. :

Monique Harcum (voc), Zediam (rap), DJ Grazzhoppa (turntables), Frank Vaganée (sax), Dieter Limbourg (sax), Kurt Van Herck (sax), Bart Defoort (sax), Bo Van der Werf (sax), Marc Godfroid (tb), Lode Mertens (tb), Frederik Heirman (tb), Laurent Hendricks (tb), Serge Plume (tp), Nico Schepers (tp), Pierre Drevet (tp), Jeroen Van Malderen (tp), Hendrick Braeckman (g), Nathalie Loriers (clav), David Thomaere (clav), Erik Rademakers (b), Bart De Nolf (cb, b), Toni Vitacolonna (d)