Chronique

Fred Pallem & Friends

Le sacre du tympan

Aude Challeat (fl), Yann Martin, Guillaume Dutrieux, Fabrice Martinez (tp), Médéric Collignon (voc, tp), Daniel Zimmerman, Julien Chirol, Pascal Benech (tb), Lionel Seguy (bs), Renald Villoteau (tuba), Fred Gastard (bs, ts, as), Christophe Monniot (ss, as), Mathieu Donarier (ts, ss, cl, bcl), Rémi Sciuto (ss, as, bs, fl), Nicolas Mathuriau (vibes, perc), Ludovic Bruni (g, banjo), Vincent Taeger (d), Fred Pallem (b)

Label / Distribution : Le Chant du Monde

Il était une fois…
Tous les contes de nos enfances commencent comme ça et il va falloir nous repencher sur cette partie de notre existence au bon goût de bonbeck et de mercurochrome.
Car c’est le regard global qui s’impose devant ces berceuses, ces jeux de cow-boys sur fond de chevaux lancés au galop (fantastique « A l’Ouest » dans lequel Monniot imite un âne dont on tire la queue !), la bande dessinée, les peurs (« La Procession des Illuminés » qui cite le thème des « Dents de la mer » pour rebondir dessus) les cache-cache, les premiers baisers volés ( ?).

Voilà pour le cadre, la plume et le talent d’arrangeur débordant d’imagination de Fred Pallem font le reste. Il réussit à éviter les pièges du Big Band et à redécouvrir l’écriture pour l’orchestre par un regard tendre, ludique sur la vie.
Le Sacre du Tympan emprunte alors à Stravinsky le plaisir de jouer, plus du côté de Petrouchka pour la féerie, que les stridences du Printemps.
Et il y a une belle équipe qui l’entoure, les potes croisés au Conservatoire de Paris. Ils sont tous là (ou presque), les Collignon, Monniot, Donarier, Taeger, ceux dont on souhaite qu’ils soient l’avenir d’un jazz français vivant et ouvert. Personne ne veut céder sa place dans le navire de Pallem et on les comprend.

Peu d’orchestres ont sonné ainsi, avec l’intelligence, tout en étant aussi accessibles.
Peu d’orchestres ont stimulé autant l’imagination, en pensant à raconter des histoires avant de fournir de la musique.

A vous maintenant de jouer le jeu, et tout est permis, même pour « Quelques fayots de plus » !