Chronique

Joachim Kühn

Love & Peace

Label / Distribution : ACT

Un album de Joachim Kühn ne passe jamais inaperçu. Le pianiste allemand propose en effet depuis plus de cinquante ans des développements géniaux. Or, autant il nous avait habitués à des envolées complètement folles, superbement désinhibées, autant cet album semble sage. Que celles et ceux qui ont en tête le trio avec Daniel Humair et Jean-François Jenny-Clark ou celui avec Magid Bekkas et Ramon Lopez passent leur chemin. Tout est ici assagi.

Peut-être est-ce le programme ? Difficile en effet d’envisager la saine folie de Kühn quand on met l’album sous le signe de l’amour (quoique...) et, mieux encore, de la paix. Reste qu’on chipoterait à dénigrer ce Love & Peace. Il y a de très belles pièces, dont le morceau éponyme qui ouvre le disque ou encore l’interprétation du « Vieux château ». C’est beau comme tout, ralenti à souhait comme pour profiter de toutes les saveurs. Et si certains morceaux sont moins convaincants – « Mustang » qui, malgré une introduction prometteuse, reste cloué au sol – il s’agit d’un bel album.

Les participations d’Eric Schaefer et Chris Jennings restent discrètes. Elles n’en sont pas moins efficaces, qu’elles martèlent comme sur « New Pharoah » ou qu’elles soient plus nerveuses à l’instar de « But Strokes of Folk » ou sur « Phrasen » qui clôt ce disque.