Chronique

Joce Mienniel

Babel

Joce Mienniel (fl), Ashraf Sharif Khan (sitar), Iyad Haïmour (oud, quanoun), Joachim Florent (cb), Antony Gatta (perc), Stracho Temelkovski (mandole, bendir, daff)

Label / Distribution : Buda Musique

Tout est dans le titre ou presque. Car avec Babel, le flûtiste Joce Mienniel nous propose un tour du globe. L’orchestration en est un signe puisqu’on trouve autant d’instruments qu’il y a de régions à explorer. Entre le sitar, l’oud, le quanoun, la mandole, le bendir, le daff, les flûtes et la contrebasse, c’est un melting-pot instrumental dont la richesse sonore est remarquable. Si la quasi-totalité des morceaux sont des compositions de Joce Mienniel – seul « Zulfiquar » a été écrit par un autre, en l’occurrence Ashraf Sharif Khan – les titres constituent une indication sur cet album qui brasse, voyage, fédère. Le Tsahel, une médina, une caravane de chevaux, le lac Baïkal, l’Ethiopie tout est ici affaire de rencontres. Alors certes, si c’est loin d’être le seul disque qui se propose de mélanger les genres, les styles, les sons, les histoires et les cultures, ce Babel ne sonne pas « world jazz » et sûrement pas « radio FM ». Le propos est authentique, dense, d’une grande cohésion. C’est souvent d’une belle tonicité ainsi qu’en témoigne le nerveux « Zerberb » ou encore « Ethiopic ». Mais c’est avant tout un album de transe dans lequel il faut plonger sans aucune réticence.