
Karolina Juzwa, better together
Entretien avec Karolina Juzwa, présidente de l’Europe Jazz Network et polonaise.
Interview with Karolina Juzwa, Polish president of the Europe Jazz Network.
Karolina Juzwa
Karolina Juzwa est une personnalité incontournable du jazz en Europe. Elle est productrice, coordinatrice et programmatrice à la Fondation Wytwórnia de Łódź, où se déroule chaque été une académie du jazz très suivie. Co-fondatrice du projet européen Better Live, elle a aussi créé INTL Jazzplatform, que nous avons couvert à plusieurs reprises. Après 13 ans en Pologne, la plateforme a désormais ses ersatz à Oslo, à Amsterdam et maintenant à Lyon, au Périscope. Elle est enfin la nouvelle présidente de Europe Jazz Network, qui rassemble plus de 200 organisations dans 37 pays. La publication de ce focus polonais est l’occasion idéale de discuter avec cette femme profondément engagée pour le changement et le travail en collectif.
No one can ignore who Karolina Juzwa is anymore. She is a concerts producer, promoter and curator at Wytwórnia Foundation in Łódź where the jazz academy festival takes place every summer. She is also the co-founder of the European project Better Live and founder of INTL Jazzplatform, combining a music festival, workshops for musicians and conferences for professionals, which we have covered and praised. After 13 years of development in Poland, the platform has now replicas in Oslo, Amsterdam and in Lyon, France, in collaboration with Le Periscope. Last but not least, she is the new president of Europe Jazz Network which gathers more than 200 organizations in 37 countries. The publication of this polish file is the perfect occasion to talk with this deeply engaged woman who is a strong advocate of collective work.
Texte français
- Dans ce dossier nous évoquons les liens étroits entre le cinéma et le jazz en Pologne. Pouvez-vous nous parler de la fondation Wytwórnia où vous travaillez ?
Ce lien est important, oui. La Fondation Wytwórnia est située dans un bâtiment historique. La salle de concert a été créée dans une ancienne société de production cinématographique (Wytwórnia Filmów Dokumentalnych i Fabularnych), la première en Pologne, juste après la seconde guerre mondiale. C’est le berceau du cinéma polonais. Łódź est considérée comme la capitale du 7e art car on y trouve l’académie, l’une des plus anciennes au monde, où ont étudié des personnalités comme Krzysztof Kieślowski, Roman Polanski, Agnieszka Osiecka et Andrzej Wajda, entre autres.
De nombreux films ont été tournés ici, des décors entiers y ont été construits. Vous imaginez la taille des studios qui nous entourent. Lorsque la société de production a cessé ses activités, le bâtiment a été racheté. Il y a environ 17 ans, ils ont décidé de tout rénover pour y organiser des concerts. La fondation est une organisation à but non lucratif, mais le bâtiment appartient donc désormais à une entreprise privée qui, je dois le dire, en a pris soin ! Nous sommes très privilégiés.
En été, l’académie et le festival de jazz s’emparent du lieu. Nous créons une vraie bulle, optimisons ces espaces pour que les artistes puissent jouer, répéter, travailler dans les meilleures conditions. Les grands noms internationaux comme les jeunes talents, ou ceux qui participent aux workshops d’INTL Jazzplatform. Certains se produisent pour la première fois dans des salles qui peuvent accueillir jusqu’à 1000 spectateurs.
- Karolina Juzwa © Cezary Piwowarski - Polish Radio 2
- Comment se porte le secteur culturel musical et quelle est la situation politique en Pologne ?
Je sais que la situation politique est difficile en France. De manière générale, je dirais que les financements sont stables pour les grands événements et festivals. Les scènes de musiques alternatives ont besoin de davantage d’aides par contre. Dans le domaine du jazz, les festivals se portent bien mais le problème est de remédier au manque de financement des salles. Conséquence : nous n’avons pas beaucoup de clubs de jazz pour un si grand pays.
Nous avons des institutions publiques, des salles pour la musique philharmonique et classique, mais les clubs de jazz doivent payer leurs employés, les factures, couvrir les frais, autrement dit assurer leur survie avec la vente de billets. Cela influence leur programmation. S’ils bénéficiaient d’une subvention de fonctionnement comme je pense que c’est le cas pour beaucoup de salles en France, les choses seraient différentes.
- Nous vous savons engagée, notamment avec Better Live, à faire en sorte que la production de concerts aille dans le sens des transitions écologiques et sociales nécessaires. Lorsque vous élaborez la programmation du club Wytwórnia ou pour l’INTL Platform, quels sont vos plus grands défis ?
Travailler sur l’amélioration de la circulation des artistes et le faire de la manière la plus écologique possible est au cœur de tous les projets que j’ai initiés ces dernières années. Jazz Connective, Footprints et le troisième volet, Better Live sont des leviers dans ce sens. Cependant, je dois avouer que le défi pour moi est de trouver des partenaires en Pologne. D’autres salles et clubs sur le territoire avec qui collaborer.
Les choses évoluent, mais nous nous sommes habitués à être en compétition plutôt qu’en coopération. Si nous voulons offrir davantage de possibilités aux musiciens polonais et internationaux, nous devons travailler ensemble. C’est évident. Nous l’avons fait l’année dernière pour le groupe Pixvae, par exemple, qui a joué dans différents lieux de Pologne. Cette année, ce sera Økse. C’est possible grâce au projet Better Live et aux financements européens.
Travailler sur l’amélioration de la circulation des artistes et le faire de la manière la plus écologique possible est au cœur de tous les projets que j’ai initiés ces dernières années
- Vous voulez dire que votre défi principal est de travailler avec la Pologne ?
Oui. Je veux dire que le manque de soutien financier aux salles et lieux de jazz en Pologne n’a pas favorisé une habitude de programmation en collaboration. S’il existait un réseau national pour le jazz en Pologne, nous serions des partenaires évidents les uns pour les autres. Heureusement, les choses changent ! Cette tendance à privilégier une programmation en partenariat avec d’autres au lieu de se concentrer sur son festival, en privilégiant les exclusivités et les têtes d’affiches pour se démarquer, se développe. En Pologne et en Europe. Il faut penser en termes de rapprochement géographique mais aussi créer davantage de liens entre les événements ou festivals qui se déroulent à la même période de l’année. C’est ainsi que l’on doit construire des tournées et que l’on produit du développement durable dans l’industrie musicale.
- Justement, pensez-vous que la scène jazz polonaise est centralisée ?
Je dirais que oui, en un sens. Selon moi, l’offre n’est pas assez dense sur le territoire, trop concentrée autour des grandes villes. La musique est bien soutenue en Pologne mais, encore une fois, un réseau national pour le jazz manque. En France, vous avez l’AJC. Je pense aussi que le manque de financement permanent pour le fonctionnement des salles fait qu’il n’y a pas de clubs dans les petites villes. C’est un point sur lequel nous et les institutions polonaises devons travailler ensemble, car tout est interconnecté.
- Pendant la seconde guerre mondiale, les salles de concerts de jazz ont été réquisitionnées par les nazis qui ont pris le contrôle du pays et des institutions dans les villes. Puis le jazz a été banni par Staline qui le voyait comme un outil de propagande de l’Ouest. Dans les années 50 le jazz se jouait dans les catacombes… avant les Jazz Jamboree, il y a eu tant de bouleversements politiques en Pologne que l’on pourrait croire que les musiciens, pour pouvoir « créer en paix », ont dû se développer dans l’underground. Vous le ressentez dans l’ADN du jazz Polonais ? Si oui comment ?
Ça, c’est le passé. Oui, autrefois, le jazz et la musique improvisée étaient un moyen d’expression et de revendication de la liberté face aux régimes oppressifs. C’était subversif. Mais je dirais que cette connotation, ce symbole, n’est plus présent dans la scène contemporaine. Le jazz est devenu l’un des genres musicaux majeurs du paysage musical polonais. Il est bien représenté dans les académies de musique et les plus grands festivals.
Aujourd’hui, le rôle du jazz et de la musique improvisée est d’encourager à trouver sa voix, dans le respect mutuel des autres musiciens. De façonner ensemble un espace d’inclusion, de curiosité, d’inspiration et de réflexion hors cadre. Le jazz en Pologne, comme ailleurs en Europe est davantage une invitation à explorer d’autres modes de pensée, des mondes alternatifs.
La scène jazz polonaise est extrêmement riche, mais il reste encore beaucoup à faire pour les rendre plus visibles à l’international
- J’ai une impression dont j’ai pu parler avec Joanna Duda, rencontrée à Intl Jazzplatform. Chopin, Ignacy Jan Paderewski (pianiste qui fut premier ministre et héros de l’indépendance du pays en 1919), Krzysztof Komeda, l’un des pères du jazz polonais… Le piano est roi en Pologne ou est-ce un tropisme ? Serait-ce un poids ?
Oui, je suis tout à fait d’accord, d’autant que j’ai suivi une formation classique en piano et ma mère était professeur de piano ! Le piano occupe une place importante dans la musique polonaise et une majorité des grands compositeurs et musiciens ont été pianistes. Krzysztof Komeda bien sûr, mais il faut mentionner aussi la nouvelle génération des Marcin Wasilewski, Joanna Duda, vous l’avez fait, Dominik Wania, Aga Derlak, Grzegorz Tarwid et Marcin Masecki – la liste est interminable.
Cette année INTL Jazzplatform sera d’ailleurs dédiée aux pianistes. Nous accueillerons le Grzegorz Tarwid Trio, le duo Kaja Draksler et Marcin Maseck (avec le projet matter100), le trio Malina Midera et Marcel Baliński pour une création.
Vous avez raison de dire que cela peut être un poids. L’enseignement de la musique classique en Pologne est très compétitif, exigeant. Cela concerne tous les étudiants. Au point qu’il leur faut souvent des années pour se remettre de la discipline et reprendre plaisir à jouer de la musique. Oui, cette histoire crée de grandes attentes mais je pense qu’il faut réformer l’enseignement de la musique classique. Et, en même temps, cette recherche de la perfection, de la précision et de l’excellence dans la technique, l’interprétation, le lyrisme et la profondeur harmonique, tous ces éléments continuent de façonner la scène musicale, donc le jazz et les musiques improvisées polonaises. Donc c’est aussi une bonne chose.
- Est-ce que les groupes de jazz polonais s’exportent bien et si oui dans quel(s) pays ?
Je ne suis pas sûre d’avoir identifié un pays spécifique où l’export est plus important. L’export se fait si un programme est mis en place. La scène jazz polonaise est extrêmement riche. Nous avons beaucoup de groupes créatifs, mais il reste encore beaucoup à faire pour les rendre plus visibles à l’international. Les artistes sont présents sur différentes scènes hors de la Pologne lorsque nous, promoteurs, nous associons à ces scènes. Nous travaillons en Norvège depuis de nombreuses années, c’est vrai, et le nombre de formations qui mêlent musiciens polonais et norvégiens le prouve. C’est donc le fruit d’années, voire de décennies de travail entre producteurs et promoteurs.
- Vous avez été élue à la présidence de l’EJN, il y a quelques mois. Que pouvez-vous dire de votre mission ?
Tout d’abord, je suis très honorée. Je me demandais si c’était le bon moment pour moi. Cela fait maintenant quelques mois et je me sens confiante. Il y a beaucoup de choses à développer et nous pouvons y parvenir. Ce réseau a la capacité d’aider nos membres, nos artistes et nos scènes partout en Europe. L’équipe salariée d’EJN est formidable.
J’y vois d’un côté l’occasion d’attirer l’attention des promoteurs européens sur la scène polonaise, d’Europe centrale et de l’est. Ce sont des marchés très intéressants à développer. De l’autre, je n’oublie pas qu’en tant que présidente, je dois aussi veiller à ce que les intérêts de chaque membre soient représentés.
English text
- In this file, we show the close ties between cinema and jazz in Poland. What is the Wytwornia Foundation, where you work ?
This connection is very important indeed. The Wytwórnia Foundation where I work is located in a historical building. Wytwórnia as a music venue has been created in the former movie production Company called Wytwórnia Filmów Dokumentalnych i Fabularnych, which was the first ever created in Poland. It dates back from right after WW2. It is considered as the birthplace of polish cinematography. Lodz is called the capital of polish movies also because of its cinema academy, one of the oldest in the world and where people like Krzysztof Kieślowski, Roman Polanski, Agnieszka Osiecka and Andrzej Wajda, among others, graduated from.
Some movies scenes were shot in Wytwórnia studios, entire scenery were built here, so people can imagine how big this is. When the movie production company stopped, the building was bought by a private investor. They kept these spaces and renovated them to organize concerts and festivals about 17 years ago. The foundation is a nonprofit organization, but the building is owned by a private company which I have to say has taken great care of these vast spaces ! We are very privileged.
In the summer, all the spaces and facilities are used by the jazz academy and festival. We create a real bubble here, optimize and make the most of these spaces so the artists can play and work in the best possible conditions. The same care and space are given to international big names as to the young sometimes yet unknown participants. Some play here for the first time in front of 1.000 people.
- Karolina Juzwa © Cezary Piwowarski - Polish Radio 2
- How is the situation generally in culture in Poland ?
I know the political situation is challenging in France. In general, I’d say fundings are steady for big events, scenes or festivals. Maybe the alternative music scene, more adventurous music, small organizations could get more support.
In jazz, the festivals are doing well I would say but the issue is to fix the lack of fundings for venues. The consequences are that we don’t have so many jazz clubs for such a big country. We have public institutions, we have Philharmonic halls, but we have private venues which need to earn their living, pay for their employees and all the costs, in other words secure their survival with tickets sales. This influences their programmation. If they had support for everyday functioning like I think it’s the case for venues in France, things would be different in Poland.
- We know that you are committed, particularly via the Better Live project, to ensure that concert production supports the ecological and social transitions needed in the cultural sector. When you are programming concerts for your club or for the INTL Platform, what are your biggest challenges ?
Sustainable circulation of artists is something I have been working on a lot in the recent years with Jazz Connective, Footprints and now the third part Better Live. The challenges for me in Poland are to find partners, meaning other venues to work with. Things are changing, but there’s more a tradition of working in competition rather than cooperation. If we want to create more opportunities for jazz musicians to play in our country, we must change that. It is obvious. We did it last year for the band Pixvae, we managed to program the band from France in different places and festivals. This year it will be Økse, and this is made possible with the Better Live project and the support we are given to run it.
Sustainable circulation of artists is something I have been working on a lot in the recent years with Jazz Connective, Footprints and now the third part Better Live.
- You mean that your main challenge is working with Poland ?
Yes, but I mean it only shows that its is because of the lack of support to the polish venues that this habit of programming together does not exist yet. With a cooperative national jazz network, you have partners to work with to make things more sustainable for everyone on a national scale. It is changing luckily. It is about time ! This tendency of not focusing on your own festival and trying to have exclusivities and headliners but programming in partnership with other venues instead is also growing in Europe. We also need to strengthen the bonds between festivals taking place at the same period of the year across Europe. This is how we build tours and produce sustainable development in the music industry.
- Would you say the polish jazz scene is a centralized scene ?
Even if music is well supported in Poland, the lack of national network, like you have in France with AJC, etc… makes me say yes, in a way. The cultural offer is not dense enough on the territory, or too concentrated around the main cities. Again, funding for clubs or venues would help having clubs in smaller towns. This is something we and polish institutions have to work on, as everything is interconnected.
- During the Second World War, jazz was attacked by the Nazis who took control of the country. Then jazz was banned by Stalin who saw it as a propaganda tool for the West. Then in the 50s jazz was played in the catacombs… before the Jazz Jamboree, there were so many political upheavals in Poland that we can get the impression that jazz music and musicians, in order to be able to « create in peace », had to develop in the underground. Do you feel this in the DNA of Polish jazz ? If so, how ?
This is and belongs to the past. Yes, in the past jazz and improvised music was a tool to express and revendicate freedom against the oppressive regimes. It was subversive. But I’d say that this connotation or symbol is not present in contemporary polish jazz. Jazz has become one of the main genres in the music network in Poland. It is well represented in the biggest academies of music, in the biggest festivals and very visible on the Polish music landscape.
Today jazz and improvised music’s role is to encourage people to find their voice, with mutual respect towards other musicians. To shape together a place for inclusion, curiosity, thinking out of the frame, being inspired. Jazz in Poland like in the rest of the European Scene is more an invitation to explore other way of thinkings, alternative worlds.
Today jazz and improvised music’s role is to encourage people to find their voice, with mutual respect towards other musicians. To shape together a place for inclusion, curiosity, thinking out of the frame, being inspired.
- I spoke about it with Joanna Duda, whom I met this summer at Intl Jazzplatform in Lodz, who confirmed my impression. Chopin, Ignacy Jan Paderewski, Krzysztof Komeda, one of the fathers of jazz in Poland… The piano seems to be a king in Poland. Is it sort of a tropism ? Could it also be a burden ?
Yes, I completely agree. I graduated from a classical piano school and my mother was a piano teacher. The piano holds a significant place in Polish music and many of Poland’s greatest composers and musicians have been pianists. You mentioned Krzysztof Komeda, but we should mention contemporary artists such as Joanna Duda, Marcin Wasilewski, Dominik Wania, Aga Derlak, Grzegorz Tarwid and Marcin Masecki - the list could go on endlessly.
In fact, this year’s International Jazz Platform is dedicated to pianists, featuring Grzegorz Tarwid Trio, the duo of Kaja Draksler and Marcin Masecki, Kaja’s Matter 100 project, the trio of Malina Midera and Marcel Baliński with his premiere concert.
You’re right in saying this can also be a burden. Classical music education in Poland is highly competitive and demanding, leaving a lasting impact on all graduates. It often takes them years to recover from that experience and truly enjoy performing music. Of course, strong historical connections create great expectations. But for me, beyond the need to reform classical music education, the pursuit of perfection, precision & excellence in performance technique, lyricism and harmonic depth - all these elements continue to shape Poland’s musical scene, including jazz & improvised music scene.
- Do Polish jazz groups export well and if so, to which countries ?
I am not sure that we have identified a specific country where there’s more export, actually. It always depends on the connections we have with partner countries. The exports take place if there is a good program to make this happen.
The jazz scene is extremely rich in Poland, full of expressivity and lyricism, chromatic depth and influences. We have a lot of creative bands, particularly among the youngest generation, but there’s still a lot to do to put them at the center of the international attention. Artists are visible on scenes outside Poland when we promoters have partnered with these scenes. We have been working in Norway for many years, it is true, and you can see that in the number of Polish-Norwegian line-ups. These are the results of years, of decades of projects made between producers and promoters.
- You have been president of the EJN-board for months now. What can you say about your mission, and can you share some observations ?
I am honored to have this position. I was wondering if it was the right time and moment for me but it’s been a few months now and I feel quite comfortable and confident. There’re a lot of good things to develop and that we can do thanks to this network. Theres’s a big capacity to help our members, artists and scenes everywhere in Europe. The EJN staff is a great team.
On the one hand, I see my role as an opportunity to draw European promoters’attention towards the polish scene and the central and eastern-Europe scene. These are very interesting markets to develop. On the other hand, I don’t forget that as a president I must also make sure that every member’s interests are well represented.