Chronique

Loco Cello

Tangorom

François Salque (cello), Samuel Strouk (g), Jérémie Arranger (cb), Bireli Lagrène (g), Adrien Moignard (g).

Label / Distribution : Well Done Simone

Tout est dans le titre ou presque puisque le trio, figure de proue du tango moderne en France, invite pour cet album deux guitaristes emblématiques du jazz manouche, Bireli Lagrène et Adrien Moignard. Du tango et de la musique rom donc. Alors certes, il parlera avant tout aux amateurs de cordes pincées puisqu’on y trouve trois guitares – dont celle de Samuel Strouk en plus des deux invités – ainsi que le violoncelle de François Salque et la contrebasse de Jérémie Arranger. Les chorus qui se succèdent retiendront a minima leur attention, mais l’album a d’autres cordes à son arc. Car derrière Loco Cello, on perçoit des musiciens qui s’amusent, même s’ils produisent une musique très sérieuse.

Au-delà des seuls instruments, c’est bien sûr du côté du New Tango que ces trois-là puisent leur inspiration. Qu’ils revendiquent Piazzolla dans leur influence est une évidence – l’album débute d’ailleurs avec « Oblivion » – et le tango, comme d’autres styles, a cette vertu expressionniste : on perçoit les drames et la tendresse. Il faut reconnaître à Loco Cello cette capacité à signifier de façon très explicite ces émotions. Alors, au risque d’utiliser une formule franchement galvaudée, on dira qu’on vibre avec force au gré des onze pistes qui composent ce disque. La formule est peut-être trop passe-partout ; la musique, elle, ne l’est pas.