
Matthew Shipp
Magnetism(s)
Matthew Shipp (p), Ron Brown (ts, fl), William Parker (b)
Distribution / Label : Rogue Art
Pour son intérêt documentaire évident, Magnetism(s) du trio de Matthew Shipp nécessite qu’on y penche une oreille. En 1999, le pianiste marquait les esprits avec un album mêlant rigueur mathématique et virulences soudaines. Pour toute une génération d’oreilles curieuses, Shipp est un passeur ; celui qui a fait transiter les amateurs des rappeurs d’Antipop Consortium vers le Free-jazz, et ce disque fut un sacré totem. Il ressort aujourd’hui sans rides, avec toujours les vieux complices Ron Brown à l’alto et à la flûte et William Parker à la basse. Dans une période frénétique de sortie de disques pour Shipp [1], qui réédite également le très culte Symbol Systems chez HatHut, c’est une sacrée nouvelle. Paru chez RogueArt, Magnetism(s) ajoute un live enregistré en 2016 ; loin des précipités de l’album d’origine, les morceaux sont longs et démontre à la fois une énergie conservée et une dilution. Un disque indispensable pour les malchanceux qui n’auraient pas le premier pressage. Pour les autres, sauf à l’avoir usée jusqu’à la corde, la version d’origine se suffit à elle-même.