Nefertiti Quartet
Morse Code
Delphine Deau (p), Camille Maussion (ss,ts), Pedro Ivo Ferreira (b) et Pierre Demange (d)
Label / Distribution : CLAP
En 2015, le premier disque du Nefertiti 4tet, Danses Futuristes, avait créé la surprise et attiré l’attention des spécialistes. Ce qui est une bonne chose mais un risque aussi : le spécialiste aime bien se mettre au tournant pour attendre… et lorsque la sortie de route est évitée, alors on sait qu’un cap est passé.
Le deuxième disque (livre, film, etc.) est souvent plus dur encore à porter que le premier. Ce n’est pas le cas ici, avec Morse Code, enregistré en mai 2018 au studio de la Buissonne, trois ans après le précédent projet. Trois années pendant lesquelles le groupe (resté inchangé) a su conforter les liens et travailler en profondeur l’interaction dans le jeu et le son du groupe. Les compositions sont signées de la pianiste et leader Delphine Deau et empruntent au langage moderne, tonal et énergique. Il y a certaines hachures dans le phrasé et les mélodies qui font penser parfois au rythme propre du code morse, dont le disque parle. Du court et du long - du long cours aussi - du point et du trait et de lentes plages évanescentes forment les étapes de la narration. « Morse Code » et « Save Our Souls » sont deux compositions qui sortent du lot, tant par l’écriture que par l’interprétation. Les couples piano-sax et basse-batterie fonctionnent comme les pistons d’un moteur, l’un entraînant l’autre et vice-versa.
On sait la pianiste partagée entre l’enseignement et quelques autres projets (avec la chanteuse Julie Lallement par exemple) et la saxophoniste Camille Maussion investie dans le soundpainting et le spectacle vivant, il est bon de les entendre dans d’autres contextes de musiques improvisées, comme le fait Camille Maussion avec FloOd bacK, en compagnie du guitariste Guillaume Aknine et du batteur de Nefertiti, Pierre Demange.
Nefertiti est un quartet à fort potentiel, pourvu que ses membres se nourrissent de l’herbe forcément plus verte des prés alentour…