Scènes

Never Mind the Future, Sarah Murcia à la Dynamo

Pantin, vendredi 12 juin 2015


Photo © Fabrice Journo

Sarah Murcia propose, avec son groupe Caroline, augmenté du pianiste Benoît Delbecq et du danseur-performeur Mark Tompkins, une relecture enthousiasmante de la musique des Sex Pistols.

Les Sex Pistols relus et arrangés par Sarah Murcia et sa bande, ça donne quoi ?

Ça donne une musique expressive, à la fois dense, tendue et abrasive. Une musique très libre, à mi-chemin entre le jazz expérimental et le rock, portée par la présence et la voix tendre et charnelle de Sarah Murcia et celle, hypnotique, de Mark Tompkins.

Ça donne un Gilles Coronado espiègle alignant les riffs et les gimmicks avec un aplomb et une décontraction stupéfiants. Un Franck Vaillant hilare en batteur rockeur minimaliste maltraitant ses fûts et son unique cymbale. Un Olivier Py s’appliquant à étrangler les notes avec ses sax comme aux plus belles heures du free (Ornette, si tu les entends…). Un Benoît Delbecq se trémoussant tout en godille sur « God Save the Queen », puis se rasseyant sagement à son piano pour introduire tout en arabesques et enluminures le standard éculé « My Way ». Un Mark Tompkins, enfin, prestidigitateur à ses heures, utilisant ses longs compas pour apprivoiser l’espace-temps de la Dynamo.

Bref, ça donne un chouette concert.

Ça donne envie de rester boire un verre avec eux.

Et ça donne envie d’aller réécouter le mythique et unique album des Sex Pistols Never Mind the Bollocks, Here’s The Sex Pistols.