Chronique

Sarah Bernstein Quartet

Still/Free

Sarah Bernstein (vln), Kris Davis (p), Stuart Popejoy (elb), Ches Smith (dm)

Label / Distribution : Leo Records/Orkhêstra

Sarah Bernstein. Violoniste. Californienne venue tenter sa chance à New York. Patronyme célèbre. Aucun lien pourtant si ce n’est la musique. Après Unearthish, duo barré avec le batteur Satoshi Takeishi, elle signe Still/Free, deuxième album sous son nom. Distribution impeccable. La pianiste Kris Davis, jeu direct et flamboyant ; Stuart Popejoy, bassiste avec lequel Sarah Bernstein joue au sein du groupe post rock Iron Dog (deux albums au compteur). Et puis Ches Smith, batteur protéiforme, emblématique de cette turbulente scène downtown new-yorkaise, qui n’a plus de downtown que le nom.

Sept titres.Tous de la plume de Bernstein. Une plume acérée, anguleuse, alerte, qui tranche dans le vif. Emprunts divers : minimalisme, free jazz, improvisation collective, spoken word, rayez la mention inutile. Précision, force, lyrisme, humour avec une dose d’atonalité qui s’intègre parfaitement dans le discours de la violoniste. La complicité entre Sarah Bernstein et Kris Davis est totale, notamment dans l’exposé des thèmes et le recours au contrepoint. Stuart Popejoy guide l’ensemble de sa basse ronde et profonde. Quant à Ches Smith, très volubile, il soutient superbement ses partenaires par un jeu de batterie autoritaire et luxuriant.
Avec ce bel album, Sarah Bernstein s’affirme comme une musicienne de grand talent dont on reparlera, à coup sûr, très vite.