Scènes

Vague de Jazz 2014 (2)

Le festival vendéen se poursuit à Longeville-sur-Mer.


Le festival vendéen se poursuit à Longeville-sur-Mer.

La soirée à l’espace Clouzy, grande salle culturelle de Longeville, commence par le repas collectif et militant où bénévoles, musiciens et public se côtoient dans une ambiance chaleureuse. C’est l’heure des retrouvailles et des projets, on parle des festivals où l’on vient de jouer et de ceux qui viennent, on échange des points de vue sur la musique. Moment essentiel pour entretenir les bonnes relations et faire fonctionner le système d’information du jazz.

Puis Louis Sclavis se présente à nouveau sur scène pour un duo improvisée avec Elise Dabrowski. 29 minutes d’échanges plus ou moins humoristiques, et le tour est joué.

Théo Ceccaldi Trio + Joëlle Léandre © Christian Taillemite

Leur succède le Théo Ceccaldi Trio augmenté de la contrebassiste Joëlle Léandre sur le répertoire de Can You Smile. La cohésion visuelle du groupe, avant même la première note, est évidente. L’éclairage aidant, ce sont quatre chevaliers, archets à la main et montures en bois. Il est également frappant d’entendre à quel point l’alchimie fonctionne entre le trio préexistant, compact, et la grande dame de l’improvisation. Joëlle Léandre apporte sa profondeur, son grain épais, mais aussi sa surprenante et folle poésie à une musique à la fois sérieuse (parfois trop) et aérienne. Sans perdre leur identité, Théo Ceccaldi au violon et alto, Valentin Ceccaldi au violoncelle et Guillaume Aknine aux guitares écoutent, provoquent et suivent leur invitée. De grands tableaux sonores sont esquissés, avec des périodes très denses où toutes les cordes s’affolent en chœur, où l’interaction pousse à la surenchère. De magnifiques plages de détente, mélodiques (très belle échappée de Guillaume Aknine, délicate et cristalline), poétiques, semblent surgir par fondu enchaîné, comme on tourne une page. Une musique chargée d’émotion - laquelle se transmet, si l’on en veut.

Le lendemain midi, sous les photos d’Edward Perraud exposées dans le hall, on assiste avec plaisir à un « concert surprise ». Roberto Negro, le pianiste programmé le soir avec sa Loving suite pour Birdy So et Théo Ceccaldi se lancent dans trois improvisations de facture classique évoquant la musique de chambre, une musique aux couleurs bartokiennes, à l’allure de lied parfois, dans une écoute très précise qui laisse un souvenir marquant. Un bel amuse-bouche avant les concerts du soir.

La suite du festival est à lire ici.