Chronique

Valentine’s Zoo

Issu de mon songe

David Venitucci (acc), Michael Felberbaum (g), Gary Brunton (b), Etienne Brachet (d), Valentine Quintin (voc)

Label / Distribution : Mosaic Music

Qu’il soit carnet introspectif plus ou moins rêvé, ou ouvert sur les Sud (Amérique Latine/Afrique), « Issu de mon songe » développe ce charme qui le rend attachant.
Charme mélancolique, aussi un peu nostalgique de l’être aimé (Lion Loin), des territoires que l’on a traversés. Voyage, voyage, quand tu nous tiens...

Tel est le zoo de Valentine Quintin, chanteuse world dans le bon sens du terme, qui livre un album foisonnant d’images (parfois un peu trop), de poésie surréaliste, de tendresse et d’amertume (le bien nommé Sud Amer).
Quelque chose proche du sucré/salé pour la métaphore culinaire.

On y découvre un talent indéniable de mélodiste (Akoto, la perle du disque évoque pudiquement et avec joie l’Afrique), une voix d’alto légèrement voilée qui ne cherche pas la prouesse vocale et qui préfère laisser à ces partenaires le territoire de l’improvisation.
Le disque équilibre donc dans son cocktail de ballades et de rythmes chaloupés, la chanson et le jazz, restant tout du long d’une bonne tenue instrumentale. Mention spéciale à ce niveau à l’accordéoniste David Venitucci.

On peut être plus réservé sur le jazz vieillot de Wish me well qui brise un peu la continuité mélodique et sur certaines teintes jazz-rock.
Puis au niveau de l’écriture, par un trop plein de figures de styles et de recherche sonore sur les mots. De ce point de vue là, c’est sur quelques textes au détriment d’un sens global et un peu systématique.
Cela ne gache pas outre mesure le plaisir d’une écoute, qui se termine, pirouette, cacahuète, par un rébus sonore.