Chronique

Valinho - Vicente - dos Reis - Lucifora

Light Machina

João Valinho (dm), Luís Vicente (tp), Marcelo dos Reis (elg), Salvoandrea Lucifora (tb)

Label / Distribution : Multikulti Project

Luís Vicente et Marcelo dos Reis continuent leur aventure commune avec ce nouveau projet, paru chez les Polonais de Multikulti Project, dans la série Spontaneous Music Series qui témoigne, depuis 2017, de l’activité incessante de la scène hispano-portugaise. Dans Light Machina, on est heureux de découvrir deux nouveaux venus dans cette galaxie : le batteur João Valinho et le tromboniste Salvoandrea Lucifora. On avait repéré le premier dans l’album Anthropic Neglect de José Lencastre. Quant au second, c’est un membre actif de la bouillante scène d’Amsterdam. On l’a notamment entendu au côté de John Dikeman ou d’Onno Govaert.

Light Machina compte trois longues improvisations. « Machina Girl » constitue une entrée en matière des plus douces. Les musiciens y semblent prendre leurs marques. Lucifora commence seul, rejoint peu à peu par la guitare économe de dos Reis et la batterie pointilliste de Valinho. Vicente se glisse dans les interstices tels un lézard pris en faute. « Saving Pigs » débute par des sons étouffés dans une ambiance feutrée. Trombone et trompette s’entremêlent dans de sourdes batailles, semblant tricoter deux discours parallèles. Valinho se fait de plus en plus pressant, notamment sur ses cymbales. Le jeu de guitare de dos Reis s’intensifiant à mesure qu’il s’électrise. « The RainGoat », qui clôt l’album en beauté, pourrait représenter un condensé fidèle de ce qu’est la musique de ce quartet dans lequel chaque musicien développe son propre langage et sa propre esthétique pour, in fine, converger vers un ensemble d’une grande homogénéité qu’on écoute sans s’ennuyer une seule seconde.

par Julien Aunos // Publié le 17 avril 2022
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