Chronique

Asylon Terra

Big Birds Flying

Pierre Lordet (bcl), Anne Quillier (synth), Philippe Gordiani (Bass VI, G), Clément Black (dm)

Label / Distribution : King Tao

Après le génial Blind Man Running, la terre d’asile inventée par Pierre Lordet est de retour avec Big Birds Flying. La musique et l’imagerie d’Asylon Terra évoquent toujours ce no man’s land, ce lieu où la question de la propriété se pose. Elle réinvente un lieu d’existence, tout simplement.

Il y a un style, une patte Asylon Terra immédiatement reconnaissable. Dès les premières secondes, on sait qu’on a retrouvé le groupe de Blind Man Running. Lucas Hercberg a cédé la place à Philippe Gordiani qui, outre la basse, ajoute de la guitare à l’univers sonore du groupe, et en accentue l’aspect rock. Si le premier disque évoquait un homme aveugle qui court, celui-ci évoque de grands oiseaux qui s’envolent. Visuellement, on est passé à une image où aucun signe de présence humaine n’est visible. L’idée d’un exil, d’un refuge (loin de l’humanité ?) est là, en filigrane.

Plus sombre, avec un côté plus grave, Big Birds Flying n’en reste pas moins émouvant. Tout commence par un passage, vers autre chose, avec « Iceland Crossing », et puis, d’émotions en rêveries, on se laisse prendre jusqu’à « Falling in love ». Aux manettes on retrouve Adrian’ Bourget, qui s’avère de toute évidence l’homme de la situation pour donner à la musique d’Asylon Terra l’ampleur qu’elle mérite.

Un voyage encore très imagé, fort, libre, plein de poésie et de mystères, qui propose l’art comme terre d’asile. Si jamais.