Entretien

Emmanuel Borghi, semeur de jazz

Le pianiste revient en trio avec Watering The Good Seeds, un disque étonnant inspiré notamment par la musique dodécaphonique.

Emmanuel Borghi © Michel Laborde

Celui qu’on connaît pour son travail de longue date aux côtés de Christian Vander (Magma, Offering, Welcome, Trio…) crée la surprise avec Watering The Good Seeds, un disque en trio qui pourra étonner celles ou ceux qui le suivent depuis longtemps. Épaulé par une rythmique des plus créatives et volontiers exploratoire (Théo Girard à la contrebasse et Ariel Tessier à la batterie), Emmanuel Borghi s’aventure sur des chemins plus imprévisibles que par le passé. L’occasion était belle de mieux faire connaissance avec ce pianiste sensible afin qu’il nous en dise plus sur son parcours et sur une quête musicale protéiforme passant par le jazz bien sûr, mais aussi par des univers parfois plus électriques, teintés de rock ou de jazz-rock.

- Une première question pour vous présenter : comment la musique est-elle entrée dans votre vie ? Et dans cette question, il y a bien sûr le choix du piano.

EB : La musique n’a pas été un choix personnel au départ, mais plutôt une décision de mes parents à laquelle j’ai été contraint de me plier. Avec le recul je leur en suis bien sûr très reconnaissant, mais il est vrai qu’à 5 ans mon projet de vie n’était pas de devenir pianiste professionnel, ce qui engendrait parfois quelques conflits intra-familiaux… Il s’est trouvé que l’instrument qui m’a été proposé était le piano, ce qui répond à la seconde partie de votre question.

- Quelles sont les grandes étapes de votre parcours musical ?

EB : Grâce à une ténacité sans faille, vers l’âge de 11 ans, j’ai réussi à faire admettre à mes parents que je ne serais sans doute jamais concertiste et que le fait de jouer un Impromptu de Schubert ne faisait pas de moi le futur Horowitz. Ils ont donc accepté, la mort dans l’âme, de me voir cesser toute activité musicale. Puis vint l’adolescence, les soirées entre potes propices aux découvertes avouables et inavouables, mais qui permettent parfois des rencontres déterminantes. Pour ma part, c’est lors d’une de ces soirées que j’ai découvert la musique de Magma et que je me suis dit : « Un jour je jouerai dans ce groupe ». Il faut bien reconnaître que tout ceci relevait plus du fantasme que d’autre chose, mais je reste persuadé que cet instant a été un réel tournant dans ma vie.

Faire accepter à mes parents l’idée que je voulais devenir musicien (après avoir abandonné le piano quelques années auparavant…) et que pour y parvenir je devais me consacrer exclusivement à la musique et par conséquent arrêter mes études n’a pas été chose facile, mais une fois cet obstacle franchi, j’ai recommencé à étudier le piano et je me suis inscrit au CIM, l’école du regretté Alain Guerini, et tout s’est enchaîné assez rapidement. J’ai commencé à jouer un peu à Paris, notamment dans un club qui s’appelait La Pinte où de nombreux jeunes musiciens venaient faire leurs armes. Un soir est arrivé dans ce club un batteur du nom de Simon Goubert, que je connaissais de réputation et que je savais très proche de Christian Vander. Nous avons joué quelques morceaux ensemble et avons fait connaissance. Quelques mois plus tard, Simon m’a proposé de jouer dans son nouveau groupe, un sextet composé de Christophe Laborde, Jean-Michel Couchet, Yves Brouqui et Jean-Philippe Viret. Ce groupe a été très formateur pour nous tous. Simon avait beaucoup plus d’expérience que nous et une vision très précise de la musique qu’il aimait et de la manière dont il voulait qu’elle soit jouée. Nous répétions là où il habitait à l’époque, c’est-à-dire chez Jacqueline Ferrari, ancienne patronne du Riverbop et personnalité du jazz ô combien attachante. Chez Jacqueline, le temps n’existait pas - ou plutôt il n’était pas le même que dans la vraie vie. Nous avons passé des moments inoubliables dans cet endroit où l’on croisait entre autres Aldo Romano, Steve Grossman, Michel Graillier, Joe Lovano et… Christian Vander. Il faut savoir qu’en plus d’être batteur, Simon Goubert est également pianiste et qu’à l’époque où je l’ai rencontré il jouait du piano dans Offering, qui était un peu la version acoustique de Magma. Partagé entre son plaisir de jouer avec Christian et son besoin de se consacrer à la batterie, il décide de quitter Offering en 1986. Connaissant mon admiration pour cette musique et pour son compositeur, il m’appelle un jour pour me proposer de prendre sa place dans le groupe. Et voilà comment je me suis retrouvé exactement là où j’avais rêvé être quelques années plus tôt. Ensuite, j’ai également tissé des liens musicaux très forts avec Christian et j’ai participé à tous ses différents projets, que ce soit en trio, en quartet, avec Welcome, Alien et bien sûr Magma.

Parallèlement à toutes ces activités « vanderiennes », j’ai toujours tenu à explorer les musiques qui parlaient à mon âme et parmi lesquelles il y a John Coltrane bien sûr, mais aussi tous les grands musiciens qui l’ont précédé ainsi que ceux qui lui ont succédé, pas uniquement dans le jazz. Pour en revenir plus précisément aux étapes marquantes de mon parcours, il y a eu aussi mon départ à Mâcon en 1996 pour rejoindre le collectif Mû. Pour la première fois de ma vie, j’avais la possibilité d’être 24 h sur 24 en immersion avec des musiciens dans un lieu totalement dédié à notre musique et dans lequel nous étions libres de toute contrainte. J’y ai vécu des moments d’une rare intensité et je souhaite à tous les jeunes musiciens de connaître de tels instants.

Une autre grande étape dans mon parcours a été la création de One Shot avec Philippe Bussonnet, James Mac Gaw et Daniel Jeand’heur. Nous formions avec Philippe et James la section rythmique de Magma et nous avions très envie de jouer une musique instrumentale très électrique où l’improvisation jouerait un rôle central. C’est pourquoi nous avons demandé à Daniel de nous rejoindre - et force est de constater que nous avons eu raison car nous sortons bientôt notre septième album.

Évidemment, je ne peux parler de mon parcours sans évoquer ma rencontre avec Himiko Paganotti. Si il y a une étape fondamentale dans mon parcours, c’est bien sûr celle-ci. Elle est mon socle.

Emmanuel Borghi © Fabrice Journo

- Votre musique est marquée par des influences assez diverses : citons rapidement Bill Evans, John Coltrane mais aussi la « pop » ou le rock et le jazz-rock. Classiques aussi, sans doute. Ceci pour bien souligner l’étendue de votre palette. Quels sont les musiciens qui vous ont « construit » et vers lesquels vous continuez de revenir ?

EB : Si je devais n’en retenir qu’un, je dirais sans hésitation Bill Evans. Il reste encore aujourd’hui celui qui me happe dès les premières notes et ce, quelles que soient les époques. Bud Powell a été aussi très important pour moi durant la période où je travaillais le be-bop, et il le reste aujourd’hui. Bien sûr, d’autres tels que McCoy Tyner ou Keith Jarrett font partie de mes influences, mais Bill Evans… Je m’aperçois que je ne parle que de musiciens de jazz…

- Vous publiez un nouveau disque : Watering the Good Seeds, en trio avec de nouveaux musiciens : Théo Girard (contrebasse) et Ariel Tessier (batterie). Comment les avez-vous rencontrés ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer avec eux et d’enregistrer ?

EB : J’ai rencontré Théo au sein d’un projet initié par un ami commun qui nous a quittés depuis et qui s’appelait Éric Groleau. Le projet n’a malheureusement jamais franchi les portes du local où nous répétions, mais Théo et moi sommes restés proches et lorsque j’ai décidé de monter ce nouveau trio, j’ai immédiatement pensé à lui. J’avais besoin de nouveaux interlocuteurs pour aller dans la direction qui m’attirait alors. Nous étions en pleine période Covid, les lieux étaient fermés, nos activités étaient soit ralenties soit totalement à l’arrêt et j’en ai profité pour me plonger dans cette musique nouvelle pour moi, basée sur des sonorités et des techniques de composition différentes. J’ai donc demandé à Théo de me proposer un batteur avec qui il aimait jouer et il m’a parlé d’Ariel. Nous avons fait une session totalement improvisée, puis une autre et j’ai commencé à apporter mes compositions.

Pour moi la musique est une quête et pour l’instant c’est dans cette direction que cette quête me mène.

- La musique de ce nouveau disque est assez différente de ce à quoi vous nous aviez habitués (je fais référence à vos précédents albums « jazz », notamment Secret Beauty en 2018). Elle est plus exploratoire, sans doute plus improvisée et de ce fait beaucoup plus imprévisible. Pouvez-vous nous expliquer cette évolution et nous dire comment tout cela a vu le jour, comment cette « forme musicale » s’est élaborée ?

EB : Tout d’abord, je voudrais préciser que ce nouveau trio ne remet pas en cause l’existence du trio que l’on peut entendre dans Secret Beauty. J’ai bien l’intention de refaire des choses avec Philippe Soirat et Jean-Philippe Viret dans un futur plus ou moins proche, mais il est vrai que pour l’instant je donne la priorité à cette nouvelle musique contenue dans Watering the Good Seeds. Et pour en revenir à la question, je m’intéresse depuis quelques années à de nouvelles formes de composition et à d’autres moyens d’aborder la musique, plus particulièrement l’improvisation. Sortir des clichés et des réflexes conditionnés n’est pas chose aisée et il m’est apparu comme une évidence que pour ce faire, il me fallait jouer une musique différente avec d’autres points de repères et moins de balises auxquelles me raccrocher en cas de besoin. C’est également une des raisons pour lesquelles j’ai choisi de travailler avec des musiciens que je ne connaissais pas ou peu. J’ai eu besoin de me mettre à nu, en quelque sorte. C’est aussi pour cela que j’ai tenté de composer en utilisant de façon très basique ce que j’ai pu comprendre de la musique dodécaphonique. Tout cela mis bout à bout donne un résultat qui pourra sembler surprenant pour ceux qui me connaissent sous un autre jour, mais comme je l’ai souvent évoqué, pour moi la musique est une quête et pour l’instant c’est dans cette direction que cette quête me mène.

Les concerts devront être des laboratoires pendant lesquels nous essaierons de nous surprendre pour nous permettre d’aller ailleurs.

- Concernant la musique qu’on peut écouter sur Watering The Good Seeds, pouvez-vous nous expliquer comment s’est modelé ce répertoire, depuis les premières répétitions jusqu’au moment de l’enregistrement ?

EB : La première fois que nous nous sommes vus, nous n’avons fait qu’improviser… Deux longues improvisations que nous avons réécoutées par la suite, ce qui nous a permis de confirmer les sensations ressenties en jouant. Ensuite, nous avons fait d’autres sessions qui débutaient par des improvisations suivies d’un défrichage des compositions que je proposais. Chacun donnait ses idées et proposait des directions. On essayait, et nous sommes finalement arrivés à ce que nous présentons aujourd’hui. Le travail d’enregistrement et la répétition des prises ont également beaucoup contribué à faire évoluer la musique. Mais nous avons vraiment à cœur de ne pas rester figés dans la forme obtenue, donc nous sommes arrivés à l’idée que les concerts devront être des laboratoires pendant lesquels nous essaierons de nous surprendre pour nous permettre d’aller ailleurs. Les concerts – en espérant qu’ils soient nombreux ! – débuteront par des improvisations qui déboucheront sur une composition et ainsi de suite. Je ne suis d’ailleurs pas certain que nous ferons une set list…

- Pouvez-vous nous expliquer le titre de l’album ?

EB : Il me semble que ce titre représente parfaitement l’état d’esprit dans lequel la musique de l’album été conçue. Je suis allé chercher en moi ce qui me semblait être les bonnes graines, je les ai arrosées et elles ont germé.

Emmanuel Borghi © Fabrice Journo

- Dans votre actualité, il y a le prochain disque de One Shot, qui fait suite à À James en hommage à James Mac Gaw qui en fut le guitariste. Ce groupe, dont l’esthétique est plutôt jazz-rock, a donc conservé sa formule à deux claviers, née finalement de sa disparition, et qui voyait se côtoyer les deux pianistes ayant participé à l’aventure (vous et Bruno Ruder) ?

EB : L’histoire de One Shot est assez atypique et finalement ce qui se passe en ce moment représente bien notre parcours. Qui eût cru il y a un an et demi que le groupe se reformerait et qu’aujourd’hui nous serions sur le point de sortir notre septième album ? Qui aurait pu imaginer cette nouvelle formule à deux claviers ? Il fut un temps où tout ça était totalement inenvisageable, donc tout ce que je peux dire c’est qu’avec One Shot rien ne se déroule selon les plans et que c’est très bien ainsi.

One Shot, c’est d’un côté une réelle connaissance de la musique électrique et de l’autre, une volonté de chercher d’autres possibles à travers l’improvisation et l’interplay hérités du jazz.

- One Shot est à l’origine une création de musiciens dont trois étaient des membres de Magma. Sa musique est assez puissante, électrique. On y entend des références telles que le Lifetime de Tony Williams, Soft Machine, King Crimson… C’est un pan essentiel de votre processus créatif ?

EB : Je dirais oui et non… Je dois avouer que dans One Shot je suis sans doute celui qui a le moins écouté les différents groupes que vous citez. J’ai toujours été très admiratif de la culture des trois autres concernant toutes ces musiques et d’ailleurs pour la plupart, ce sont eux qui me les ont fait découvrir. Personnellement, j’écoutais du jazz et tout ce pan de la musique électrique m’était quasiment inconnu. Je l’ai donc découvert à leurs côtés et c’est aussi ce qui fait l’originalité de One Shot : d’un côté, une réelle connaissance de la musique électrique et de tout ce que cela implique en terme de maîtrise du son, des effets et de la dynamique ; d’un autre côté, une volonté de chercher d’autres possibles à travers l’improvisation et l’interplay hérités du jazz.

- Votre histoire est liée à celle de Christian Vander depuis très longtemps : Magma, Offering, le trio jazz, etc. C’est un musicien hors normes, un personnage qui intrigue pour diverses raisons et qui a su développer son univers propre. Comment vous êtes-vous rencontrés et surtout, qu’est-ce qui a pu nourrir cette histoire désormais très longue (vous es revenu dans son trio il n’y a pas si longtemps après une longue période d’absence) ?

EB : J’ai expliqué plus haut comment nous nous étions rencontrés et à quel point jouer avec lui était un rêve de gosse. Je pense qu’en dehors de ça, il existe entre lui et moi une sorte de connexion très difficile à définir sans tomber dans un mysticisme de comptoir. Toujours est-il que malgré les années et les désaccords qui ont pu être les nôtres, nous restons importants l’un pour l’autre. Faut-il vraiment en chercher les raisons ? Personnellement je ne me pose pas la question, mais je comprends que cela puisse intriguer car c’est une relation hors norme.

- Entre Vander et vous, il y a la présence de John Coltrane, forcément ?

EB : John Coltrane est omniprésent dans la vie de Christian, donc il est évidemment présent dans notre relation. Le répertoire du trio est en grande partie basé sur la musique de Coltrane et il sera toujours LA référence mais encore une fois, je pense vraiment que ma relation avec Christian tient à d’autres choses. Par exemple quand j’ai entendu Magma pour la première fois, je ne connaissais pas Coltrane et je ne savais rien de l’amour que lui portait Christian, mais j’ai été fasciné par cette musique et ce jeu de batterie au point de vouloir devenir musicien pour pouvoir jouer avec lui.

- Au cours des dernières années, il y a aussi eu tout le travail avec Himiko (Paganotti, votre épouse). Avec elle, c’est un autre monde musical, d’esthétique plus rock et assez onirique, qui a commencé si je ne me trompe pas par le groupe Slug. Pouvez-vous nous présenter cette expérience (et le cas échéant nous dire si elle aura une suite) ?

EB : Himiko et moi nous sommes rencontrés au sein de Magma lorsqu’elle a rejoint le groupe en 1999. Nous sommes très vite devenus très proches et nous nous sommes mis en couple fin 2002. Dès lors, nous avons commencé à écrire des morceaux à partir de bribes d’idées que nous partagions. Notre premier projet s’appelait Paghi’s Tree et a donné le jour à un très bel EP qui dort encore quelque part dans nos archives, mais qui n’a jamais franchi la porte de notre appartement. En 2008, lorsque nous avons quitté Magma, avec un musicien breton nommé John Trap nous avons monté Slug qui a vu naître deux albums. Le premier s’appelle Slug et le second s’appelle Namekuji. Ce projet ayant pris fin, nous avons changé de nom et nous avons monté le groupe HIMIKO. Pour l’instant, HIMIKO a sorti deux albums. Le premier s’appelle Nebula et l’on peut y entendre outre Himiko et moi-même, Bernard Paganotti, Antoine Paganotti , Nguyên Lê et Ronnie Bird (sur un titre pour un duo avec Himiko). Le second album, Pearl Diver, est une version live du premier avec Illya Amar au vibraphone et un quatuor à cordes. Notre musique est assez difficile à définir, ce qui explique aussi les problèmes que l’on rencontre pour la diffuser. Pour nous, ce sont des chansons aux formats parfois déconcertants et aux sonorités étranges pour certaines oreilles, mais elles sont le reflet de ce que nous sommes profondément et c’est pour ça qu’elles nous sont précieuses. Pour répondre à la dernière partie de votre question, oui nous allons donner une suite à tout ça très prochainement. Les nouveaux morceaux existent et il ne nous reste plus qu’à les faire vivre. C’est pour bientôt…

Emmanuel Borghi © Michel Laborde

- Récemment, on vous a vu aux côtés d’une autre figure historique, Henri Texier. Parlez-nous de cette rencontre et de vos impressions après cette expérience. Éventuellement, dites-nous si elle aura une suite.

EB : J’ai fait la connaissance d’Henri Texier par le biais d’Himiko avec qui il travaille sur une rencontre entre sa musique et des textes de Jacques Prévert dits par elle. De fil en aiguille, il m’a proposé de remplacer Manu Codjia lorsque celui-ci n’est pas disponible, ce que j’ai fait avec grand plaisir. Henri est quelqu’un de très exigeant et qui sait exactement ce qu’il a envie d’entendre. Jouer avec lui demande une grande précision et une réelle abnégation. J’aime beaucoup travailler avec lui et j’aurai le plaisir de le retrouver au Triton en décembre prochain.

- Une question toute simple : est-ce qu’au quotidien, vous continuez à vous « entraîner » au piano et, si oui, quels sont vos terrains de jeu préférés ?

EB : Honnêtement je travaille beaucoup moins qu’à une époque, mais je reste toujours disponible pour la musique et j’ai remplacé un travail systématique par un travail de recherche et de réflexion sur ce que j’ai réellement envie de faire. J’essaye au quotidien de donner du sens à mon travail. Toujours cette fameuse quête..

- Quels sont vos projets, autres, bien sûr, que la suite de ce disque et de celui de One Shot ?

EB : Comme je le dis plus haut, je vais reprendre bientôt le travail avec Himiko. J’ai aussi d’autres groupes en gestation et notamment un tout jeune quartet avec le saxophoniste Frédéric Borey, un duo avec Hasse Poulsen et encore bien d’autres bonnes graines à arroser !