Scènes

Erwin Vann Group + Le joli mois de mai

Compte rendu d’un double concert du 8 mai 2003


Le Café-Théâtre du Botanique, à Bruxelles, est situé dans des caves voûtées très pittoresques, quoique de nombreux piliers empêchent de voir correctement la scène. Pourtant, le 8 mai (c’est important), des musiques tour à tour drôles, libres ou patientes ont réussi à se faufiler entre les colonnes…

1ère partie : Le joli mois de mai

A part Stéphan Pougin, membre de l’excellent Rêve d’Eléphant Orchestra, les trois autres musiciens du Joli mois de mai m’étaient inconnus. Menés par Benoist Eil à la guitare, ils jouent une musique mêlant fanfare, jazz, improvisations collectives et humour (autant musical que visuel).

Le leader n’hésite pas à bousculer les morceaux à coups de distorsion et d’attaques féroces. Pougin assure quant à lui d’excellents rythmes binaires modernes, aidé en cela par une batterie atypique (une grosse caisse avec une peau naturelle et un corps bois et cordes) et un sublime son de cymbale.

2ème partie : Erwin Vann Group

© Jos L. Knaepen

Intéressante rencontre entre le ténor d’Erwin Vann, avec un son qu’on s’attendrait à retrouver dans une formation acoustique, une section rythmique électrique (Jozef Dumoulin au Fender Rhodes et Michel Hatzigeorgiou à la basse électrique) et parfois électronique, le laptop du batteur Dré Pallemaerts servant à lancer périodiquement des fonds sonores abstraits.

La musique semble vouloir rester dans un entre-deux fertile : les décibels étaient maîtrisés, le groove présent sans être tout à fait extraverti. Ces tensions qui refusent de se résoudre sont exploitées au mieux lorsque Pallemaerts marque de manière approximative les quatre temps sur sa caisse claire avec une mailloche, tandis que Vann improvise doucement et sans effet dramatique sur une figure de basse bouclée à l’infini. Le tout donne un effet hypnotique, une mise en transe qui fait oublier le passage du temps.