Jazz en Scènes 2008 : Lyon
Jazz en scènes à Lyon ? Trois soirées sur les quatre possibles, trois lieux différents, et derrière eux, des associations qui tiennent dans leurs mains une grande partie du jazz qui se fait au quotidien. Cette année, « Jazz en scènes » à Lyon a dû compter avec l’impromptu…
Jazz en scènes à Lyon ? Trois soirées sur les quatre possibles, trois lieux différents, et derrière eux, des associations qui tiennent dans leurs mains une grande partie du jazz qui se fait au quotidien. Cette année, « Jazz en scènes » à Lyon a dû compter avec l’impromptu… Pas de chance, en effet, Thomas de Pourquery, empêché de saxophoner, a improvisé un duo vocal avec Andy Emler. Un récital qui en appelle d’autres.
Premier lieu, évidemment, le Hot Club, soixante ans, presque toutes ses dents. Au programme du vendredi, Novox, hard Fonk toujours, distingué par le dernier Tremplin « Suivez le Jazz » et qui fête à sa façon Out of Jazz, paru en mars dernier et depuis peu distribué aux USA et au Canada. Cuivres et guitares, même combat accrocheur et vivifiant. Sac, ressac, plénitude, avant de repartir, son lourd collectif, allant et venant d’un funk perso sauce soul. Devant, Pierre-Alexandre Gauthier (gr), derrière Olivier Lenoir (dr). Entre eux, Benjamin Meunier (tr), Jeanne-Lise Meunier (cb), et, pour finir, Grégory Ivanov (s), Jean-Claude Romeyer (Rhodes) et Supa Jay (platines).
La veille, en revanche, il fallait se transporter jusqu’au repère d’Agapes pour retrouver un étrange tandem : Andy Emler et Thomas de Pourquery au sax pour un « duo ». On n’en savait pas plus. Première déception : une salle à moitié vide, pour cause d’info mal transmise. Seconde déception, Thomas de Pourquery ne peut pas jouer : une mauvaise coupure ou infection aux lèvres. Le temps de se concerter, nous expliquent les compères, et les voilà partis dans un tour de chant mis au point, jurent-ils, durant l’après-midi même. Andy Emler, évidemment, à l’accompagnement pianistique, et le sax, désenchanté, au chant melting-singing-pot. Nougaro, Gainsbourg et pas mal d’autres. Tel Desproges dans un texte décapant déjà oublié. Plaisant. Thomas-le-blessé s’aguerrit au fil des chansons -il peut, il est vrai, compter sur la totale complicité amusée du public. Sur quelques thèmes, le personnage a même une certaine étoffe, crée et impose un univers ironique, mêlant bonheur et dérision. On a peine à croire qu’il ne s’agisse là, comme le répète en intro Yves Bleton, mister president of Agapes, d’une totale impro mûrie en deux heures. Cela enlève un petit quelque chose au côté historique de la performance, mais rien à son contenu.
- Thomas de Pourquery (X/D.R.)
La première partie, elle, correspondait bel et bien à l’affiche : Homgassey arrive d’Auxerre - en tout cas, il revendique la terre bourguignonne comme base permanente. Ils sont quatre et pratiquent un jazz de compositions ainsi que quelques standards bien ficelés et maîtrisés. Le piano emmène le quartet : Vincent Thouverey, qui signe aussi plusieurs compositions. A ses côtés, Thomas Letellier, saxophones, Simon Valmort (dr) et Etienne Caugant (basse). Ensemble, ils tentent de synthétiser de multiples courants musicaux piochant bien plus loin que le jazz.
Enfin, le jeudi, en démarrage donc, le Vincent Courtois trio s’était installé au Périscope, plus jeune scène de jazz à Lyon. Courtois au violoncelle bien sûr, escorté de deux musiciens aguerris, François Merville (dr) et Yves Robert (tb). Le même soir, « Phare Ouest ». Une jeune formation avec Andy Barron (dr), Jean-Pierre Almy (b), Philippe Lanovas (gr) et François Cordas (sax).