Michel Edelin’s Flute Fever Orchestra

Flûte alors. A 76 ans passés, le flûtiste Michel Edelin pourrait couler une retraite paisible, après avoir voué sa vie à son instrument et à la musique et enregistré quelques pépites discographiques [1]. Il n’en est rien : sa soif de musique et de rencontres est immense. Il nous revient ici avec un double album intitulé Kalamania. Dans le premier disque, The Song Of The Mad Faun, Michel Edelin s’entoure du Flute Fever Orchestra (Sylvaine Hélary, Ludivine Issambourg et Nicole Mitchell aux flûtes ainsi que deux de ses vieux complices, le contrebassiste Peter Giron et le batteur John Betsch). Loin de n’être qu’un album de flûtistes (ils sont quatre tout de même), ce disque enchante par la limpidité de la musique. Tout est fluide, apaisé, instinctif. La musique est directe et touche au cœur. Fougue, plaisir, partage sont les maîtres mots de cette session.

Sur Domus, Michel Edelin est seul et se livre à un extraordinaire jeu de construction musicale équipé uniquement de son attirail de flûtes (de la flûte piccolo à la flûte basse) et de quelques effets électroniques. La technique du re-recording lui permet d’assembler plusieurs instruments et apporte des couleurs bigarrées à l’ensemble. Dans des compositions courtes et rythmées, Edelin tisse des atmosphères intimistes et mélancoliques qui font de ce disque comme une respiration bienfaitrice.

Avec ce double album, Michel Edelin nous prouve, s’il en était encore besoin, que la flûte est un instrument essentiel du jazz d’aujourd’hui et qu’avec Ludivine Issambourg et Sylvaine Hélary, la relève est assurée.