Myriam Alter

Cross/Ways

Luciano Biondini (acc), John Ruocco (cl), Michel Massot (tuba, tb), Michel Bisceglia (p), Nicolas Thys (b), Lander Gyselinck (dm), Myriam Alter (p, on track 10)

Distribution / Label : Enja Records

Dès l’entame, qui ne se nomme pas par hasard « Again », on est séduit par le charme d’une mélodie caressante et tournoyante, que la clarinette et l’accordéon s’accordent à envelopper. Myriam Alter est ici avant tout compositrice (elle tient cependant le piano sur la dernière plage, « No Room To Laugh »), et c’est sa musique, son univers de pensée, que les instrumentistes qui la « servent » font vivre. « No Man’s Land » nous fait aller du côté d’une danse ensoleillée, valse lente dont la mélancolie est contestée par l’envol d’une belle ligne de contrebasse.

« Inviting You » nous conduit encore sur la piste : une valse qui prend le temps de la méditation, menée en dentelles et en rubans, et encore Nicolas Thys dans un magnifique commentaire. Les percussions sont à l’honneur dans « Weird Mood », à l’unisson avec Michel Massot, dont on ne dira jamais assez à quel point il apporte sa science et sa générosité à tant et tant de projets actuels. « Dancing With Tango » est assez explicite dans son titre, mené là encore avec une sensualité ensorcelante. « Back To Dance » pourrait servir de titre à l’album tout entier, « Don’t Worry » nous emmène dans quelque escalier de quelque butte où promener ses souvenirs, et « How Life Can Be » est comme un hymne à la tendresse.

Un album qui nous fait séjourner dans un monde tendre et amoureux, plein de rondeurs et d’horizons emballants. Partenaire de la pianiste italienne Rita Marcotulli, Luciano Biondini est ici à son affaire, et dans un univers qui lui convient. Révélation (pour moi) que celle de John Ruocco à la clarinette. Michel Bisceglia et Lander Gyselinck complètent ce bel orchestre.