Portrait

Petits Suisses et Gros Cube

Cinq questions à Alban Darche au sujet de la pianiste Marie Kruttli


Alban Darche et Marie Kruttli jouent ensemble depuis plusieurs années déjà (la preuve en vidéo). Il nous a donc semblé intéressant de poser quelques questions au saxophoniste nantais au sujet de cette jeune pianiste suisse.

Comment et quand avez-vous rencontré Marie Kruttli ?

Christophe Lavergne m’a raconté avoir joué avec Marie et le bassiste irlandais Ronan Guilfoyle. Il avait adoré cette rencontre. À l’époque, je n’avais entendu que quelques morceaux de la musique de Marie alors je suis allé fouiller. Et j’ai été séduit. En outre, j’ai découvert que Marie a un parcours un peu parallèle à celui de mon ami le tromboniste Samuel Blaser ; c’est anecdotique et néanmoins sympathique : tous deux sont originaires du même coin de Suisse, ont passé du temps à New-York et sont aujourd’hui Berlinois.

Qu’est ce qui vous plaît dans son jeu ?

Elle a une grande liberté d’expression, une grande fraîcheur, mais son cadre me semble fortement marqué par deux pratiques, deux histoires : le jazz et la musique classique. Marie a un « vrai » son de piano, c’est à dire qu’elle exploite de nombreux plans sonores à l’instar de pianistes classiques.

Alban Darche & Atomic Flonflons Orchestra

Est-ce que vous avez écrit spécifiquement pour elle ?

J’ai pour habitude d’écrire des partitions de piano « classique », c’est à dire où tout est noté. Marie peut jouer les parties telles quelles, mais elle peut aussi considérer que c’est une réduction d’orchestre et qu’elle doit trouver son chemin parmi les voix.
Je lui écris donc des parties complètes, incorporant également des grilles d’accords chiffrées.

Vous venez d’enregistrer le Gros Cube #2 avec elle, qu’est-ce qu’elle apporte de différent par rapport à Nathalie Darche ?

Avec Nathalie on se situe toujours dans un univers hybride, où se rencontrent les pratiques du jazz, de la musique classique et contemporaine, de la chanson.
Dans cette nouvelle mouture du Gros Cube, on est clairement dans le sillage des big-bands de l’histoire du jazz. Je voulais donc une équipe ouverte stylistiquement mais qui soit composée de musiciens et musiciennes qui improvisent avec les codes du jazz. Marie est formidablement à sa place dans ce contexte.

Est-ce qu’elle a vocation à tenir le pupitre de piano dans vos projets à venir ?

Nous nous entendons très bien avec Marie ; il n’est donc pas exclu de nous voir jouer ensemble dans de futurs projets. Mais en fonction des contextes, j’aime toujours jouer avec d’autres pianistes, notamment Nathalie ou Jozef Dumoulin. J’aime les rencontres mais je suis aussi très fidèle et crois aux collaborations sur le long terme.