Chronique

Sophia Domancich

Pentacle

Sophia Domancich (p), Jean-Luc Cappozo (tp, bugle), Michel Marre (euphonium), Claude Tchamitchian (b), Simon Goubert (d)

Label / Distribution : Sketch Records

Cela commence par des « Vestiges » soit le Gospel, le(s) Blues, sur fond d’harmonies douces et mystérieuses évoquant les nocturnes de la tradition romantique. Des envies qui se retrouvent déclinées dans la « Pentecôte Suite », avec cette idée si chère au jazz de faire tomber les barrières culturelles et linguistiques pour communiquer. Le casting aide à ce souhait et permet notamment de faire entendre le trop rare Michel Marre.

Ce dernier disque de Sophia Domancich surprend d’abord par son confort d’écoute et peut témoigner d’un certain consensus par rapport à ses productions en trio.
Mais cela importe finalement peu au regard du formidable travail de la pianiste, livrant un matériau musical riche et subtil.
Jouant sur les dynamiques, elle a construit une fresque faite de petits détails, de motifs qui se retrouvent repris dans le temps, mais sous des éclairages différents. Elle utilise aussi formidablement les qualités de son pentacle (c’est une étoile à cinq branches en Sciences Occultes), alternant ou mêlant écriture/improvisation, parties de groupe, soli, duos, unissons des cuivres, trios etc…

Cela donne un ton enjoué proche d’une petite fanfare, mystérieux ou soyeux à souhait ! De la haute couture où cette fine complexité se fait à peine pas sentir, tant le geste paraît naturel.
Relativisons : tout irait dans le meilleur des mondes, si ce travail d’orfèvre ne se relâchait pas sur la fin pour tomber dans un jazz plus standard brisant un peu l’unité de l’ensemble.