Chronique

Stan Getz

Live in Paris (1959)

Stan Getz (ts), Martial Solal (p), Jimmy Gourley (g), Pierre Michelot (b), Kenny Clarke (dm)

Label / Distribution : Frémeaux & Associés

Les concerts parisiens de Stan Getz.

En 1959, Stan Getz joue à l’Olympia (le 3 janvier), puis quelques jours plus tard, avec la même formation, dans les studios d’Europe n°1. Ecouter ces concerts publics, ou pris de toutes façons « en direct », est plein d’enseignements. Sur l’époque : le public est omniprésent dans la salle de l’Olympia, bruyant, enthousiaste, chahuteur, approbateur, tout son contraire, on ne sait. Au point que le doux (!?) Stan est obligé de les calmer. J’ai mis des points d’interrogation car, quand on connaît un peu la carrière, et la musique, du Monsieur, on sait que la douceur était chez lui une belle feinte. Et que derrière la « tendresse » se cachait un beau tempérament, peu décidé à s’en laisser conter.

Au point que (deuxième enseignement) il semble supporter assez mal l’accompagnement (enregistré de trop près) de Kenny Clarke, qui balance ses bombes comme si la troisième guerre mondiale était déclenchée. Par contre, calmé (ou enregistré plus loin), le même Kenny est très à l’écoute dans les trois faces de studio. Troisième enseignement : les espaces, et la considération, accordés à Martial Solal. Stan ne cesse de le mettre en avant, et de le faire applaudir. En prononçant son prénom comme s’il s’agissait d’un « marshall »… Comme Pierre Michelot est, à son habitude, précis et discret, et que Jimmy Gourley intervient assez peu, les audaces contrôlées de notre pianiste favori depuis fort longtemps sont encore ce qu’il y a de meilleur à déguster. Fin des enseignements.