Scènes

Stéphane Kerecki Trio + Tony Malaby au Duc des Lombards

Duc des Lombards, 18 novembre 2009. Le retour parisien du trio de Stéphane Kerecki avec Tony Malaby confirme les qualités de cette formation franco-américaine.


On avait découvert le trio de Stéphane Kerecki (devenu quartet avec Tony Malaby) en mai dernier au New Morning. Autre saison, autre lieu, la formation s’avère, à tous points de vue, toujours aussi réjouissante.

T. Malaby © P. Audoux/Vues sur Scènes

On avait découvert sur scène Stéphane Kerecki et son trio accompagnés de Tony Malaby en mai 2009 au New Morning. La formation s’en était donnée à cœur joie lors de deux sets élégants, à la fois généreux et racés.

Quand on les redécouvre le 18 novembre au Duc des Lombards, l’esprit est assez différent : plus compact, plus dense, moins digressif. La formule s’est affinée et épurée - adaptée, en somme, au lieu plus douillet qui l’accueille.

Tous les titres sont tirés de Houria, sans doute un des meilleurs disques de l’année. « À l’air libre », « Un ange passe », « Macadam », « Fable », « Secret d’oreille », « Satellisé »… on regrette seulement l’absence de « O Sacrum Convivium », très belle relecture de Messiaen.

Le jeu collectif est énergique et ramassé, déployé avec une belle sérénité. Set court oblige, chorus et solos sont en nombre réduit ; cette fois, Thomas Grimmonprez et ses roulements énergiques le long de la descente de toms se tiendront un peu en retrait, laissant les deux saxophonistes, Matthieu Donarier et Tony Malaby, mêler les timbres (sopranos et ténor) de leurs instruments et proposer une écriture complexe qui sait rester transparente.

Tout ici dit la foi du groupe en ses propres capacités. Tandis que Kerecki mène sa troupe avec une maîtrise évidente, Malaby insuffle sa puissante énergie aux compositions. Celles-ci rendent bien compte de la tension entre épure et raffinement qui faisait d’Houria un disque si singulier, et que le live accentue encore. Ce concert n’aura livré aucune surprise majeure, mais sans décevoir non plus, loin de là - il confirme les qualités d’un groupe dont on peut attendre le meilleur.

S. Kerecki © P. Audoux/Vues sur Scènes