Sur la platine

Szymon Gąsiorek, un kit de survie

Portrait en musiques du batteur polonais.


Szymon Gąsiorek © Michał Małota

Szymon Gąsiorek a beau être jeune, il a déjà une sérieuse discographie comme leader, co-leader ou sideman. Batteur polonais vivant à Copenhague, il est à cheval sur les deux scènes, actif sur plusieurs fronts et sollicité.
Rien qu’en 2021, il joue sur six disques. En complément de son entretien, voici un portrait musical.

Un duo entre Tomo Jacobson, essentiellement contrebassiste mais qui manipule toutes sortes de claviers et générateurs, et Szymon Pimpon Gąsiorek, essentiellement à la batterie et aux percussions mais qui y va de la voix et des effets. Une épopée sonore entre l’inattendu et le déroutant.

Dernier projet en date - parution à venir - : ce trio mené par le contrebassiste danois Asger Thomsen se définit comme un contemporary trash jazz trio, ce qui ne laisse guère de doute sur la musique. En effet, le saxophone a l’énergie et le son adéquats pour ce type de discours et Szymon Gąsiorek s’en donne à coeur joie avec des frappes sèches et foisonnantes.

C’est la projet phare du batteur, son fameux Pimpono Ensemble qu’il dirige depuis sa batterie. Pimpon est le surnom que lui a donné son frère, sans rapport avec l’onomatopée des Sapeurs-Pompiers. Dans cet ensemble, on retrouve deux saxophonistes habitués des projets du batteur, Jędrzej Łagodziński au ténor et Michał Biel au baryton. Cet album, Survival Kit, est entièrement composé par le batteur qui laisse libre cours à une multitude d’idées, aussi bien dans le registre d’une musique chaleureuse et cuivrée que dans celui d’une introspection plus froide. Mais les sorties de route ne sont pas rares ; rien ne reste en l’état, figé. Tout est en constante évolution. Avec une oscillation entre le Fire Orchestra et le Grand Orchestre du Tricot.

L’ensemble E/I joue les compositions du batteur, également ingénieur du son sur ce projet de 2018. Il s’agit d’une musique écrite qui joue sur la dualité et l’opposition (tous les titres ont leurs initiales en E/I). Avec deux cordes et trois cuivres, le batteur crée un univers sonore tout en stries et en boucles.

Déjà chroniqué dans nos colonnes, le duo qu’il forme avec la pianiste Kaja Draksler a cette petite folie douce qui rend heureux et dont les concerts provoquent un plaisir presque enfantin.

Cet album date de 2015 et réunit trois musiciens polonais de la scène danoise. Le trio porte un nom programmatique et l’on se demande s’ils ont fini par trouver ce qu’ils cherchaient. En attendant, cette musique commune assez bruitiste et apaisée s’écoute avec sérénité et douceur.

Ici, le batteur joue comme membre de l’orchestre de la chanteuse, vocaliste et compositrice norvégienne Karoline Wallace. En très bonne compagnie (le pianiste français Thibault Gomez est de l’aventure), Szymon Gąsiorek assure un swing délicat et se fond parfaitement dans ce décor baroque et décalé.

Enregistré dans la Koncertkirke de Copenhagen en 2018, cet album s’écoute comme une litanie. Le compositeur, contrebassiste et leader Vincent Yuen Ruiz réunit des instrumentistes locaux, dont Gąsiorek aux percussions, doublé par la Britannique Greta Eacott. Il est question d’espace, de vibrations et d’état de conscience. A écouter au calme et seul.e.