Chronique

Yom

Songs for the Old Man

Yom clarinettes (cl, comp) ; Aurélien Naffrichoux (g, bjo, guitare baryton, steel guitar, arr) ; Guillaume Magne (g, dobro) ; Sylvain Daniel (elb) ; Mathieu Penot (dm)

Label / Distribution : Buda Musique

On connaissait surtout Yom pour ses multiples variations, prétextes à autant d’avatars, sur la musique klezmer. On devinait aussi que sous les différents costumes et identités se jouait quelque chose de très personnel, à travers l’hommage à une culture maternelle peu ou prou rayée de la carte européenne.

Le goût des accoutrements est toujours là, la dimension personnelle également mais, parce que d’une part cette fois l’hommage est paternel et que les explorations se font outre-Atlantique d’autre part, il y a quelque chose de profondément changé dans le dernier disque de Yom, Songs For The Old Man.

La chronique de l’exil américain du père donne l’occasion à la clarinette de se frotter et s’exposer aux vents des grands espaces, suggérés avec une grande réussite par le guitariste et arrangeur Aurélien Naffrichoux qui fait dans la vignette efficace et évocatrice sans tomber dans le cliché. Multiplier ces gimmicks immédiatement reconnaissables est ici un atout précieux, un clin d’œil tendre et pas du tout condamnable.

Porté par ces guitares américaines, essentiellement évocatrices de Far West, le regard posé sur les aventures paternelles n’est jamais tout à fait exempt de nostalgie même dans les morceaux les plus enlevés tels ce « Wayfaring Kid » et son balancement mariachi-surf, pourtant propre à faire bouger les gambettes les plus réfractaires.