Chronique

Adèle Viret Quartet

Close to the Water

Adèle Viret (cello), Wajdi Riahi (p, rho), Oscar Viret (tp), Pierre Hurty (d)

Label / Distribution : Lézards Inouïs

Les rêveries permettent de mettre en scène de nouveaux paysages inattendus. C’est ce qu’Adèle Viret démontre avec Close to the Water, son dernier album en quartet. Loin du bruit des cités et résolument acoustique, ce disque s’oriente dans de nombreuses atmosphères chambristes et les subtilités des improvisations qui en découlent laissent libre cours à l’imaginaire.

Les neuf compositions mettent en relief les interventions poétiques de Wajdi Riahi. « Choral for the Sea » expose ses développements pianistiques imprégnés de romantisme. Il excelle dans les petites formations, son empreinte lyrique en fait ici un partenaire idéal pour la violoncelliste. Adèle Viret se montre toujours attentive à la construction et à la tournure de ses phrases musicales, « Courbes » donne l’occasion de mesurer la profondeur de son chant au violoncelle. « Made In », vivifiant, et « Novembre », plus introverti, permettent de mettre en valeur son aisance musicale.

Oscar Viret est véritablement la révélation de cet album. Sa flexibilité dans « Close to the Water », qui donne son titre à l’album, le met particulièrement en valeur. Les couleurs qu’il déploie dans ses interventions solistes apportent une sophistication digne de l’univers poétique de Kenny Wheeler. La précision avec laquelle Pierre Hurty distribue sa frappe sur ses toms favorise les interactions entre les solistes : son jeu élaboré dans « Watchmaker » témoigne de sa versatilité, il se révèle tout à la fois perspicace et enchanteur.

L’architecture harmonieuse qui découle des compositions de Close to the Water côtoie des séquences libertaires où les solistes font preuve d’une agréable fraicheur d’interprétation. Adèle Viret s’affirme désormais comme une musicienne accomplie, sa détermination lui permet d’épancher de séduisantes pages d’écriture intimiste.