Chronique

Dexter Goldberg trio

Caliboudja

Dexter Goldberg (p), Clément Daldosso (b), Raphaël Pannier (d)

Label / Distribution : Jazz&People

Caliboudja ? Un jeu d’enfance auquel le pianiste Dexter Goldberg s’adonnait avec sa sœur. L’évidence ludique présente sur ce disque est cependant loin d’être infantile, même si le trio réuni ici prend un malin plaisir à renouer avec la liberté des jeunes années du leader. La virtuosité facétieuse de ce dernier se fond avec délectation dans un interplay démultiplié.
La référence ultime pour ce trio ?
Ahmad Jamal bien sûr, ne serait-ce que par un titre (« One For Ahmad »), mais aussi par des inclinations soul et pop avec des extensions lyriques, reposant sur une architecture marquée par des silences remarquables, sans oublier un jeu de caisse claire, réminiscence de celui de Vernell Fournier (batteur du trio historique de Jamal), entre bop et pulsation New-Orleans.
Le groupe s’engage aussi dans un impressionnisme funky inspiré par Stevie Wonder, ainsi que sur la voie d’expérimentations binaires marquées par des tentations polyphoniques et polyrythmiques qui ne sont pas sans rappeler E.S.T. ou The Bad Plus. Une ballade avec l’incontournable Mathias Lévy au violon clôt le disque, prouvant, si besoin en était, que sa veine créative est loin d’être épuisée. Ce foisonnement jubilatoire finit par procurer une bonne sensation de plaisir.