Scènes

Hit the road Jack

Le trio de Vincent Courtois évoque Jack London


Vincent Courtois trio par Marc Pivaudran

Sur la scène du théâtre de Brive et dans le cadre du festival Du bleu en hiver, le trio de Vincent Courtois jouait son projet autour de Jack London.

Le théâtre de Brive est un très beau lieu, très chaleureux, très accueillant. L’espace, le mobilier, le hall, tout donne une impression de cocon fort agréable. Le contraste avec le froid extérieur en ce samedi de janvier contribue très certainement à donner ce caractère confortable ; c’est une excellente chose que le festival Du bleu en hiver ait pu s’y installer et y programmer le trio de Vincent Courtois.

D’un bout à l’autre les trois musiciens ont en effet montré un projet empreint de beaucoup de délicatesse et, dès les premières notes, le public a été charmé. On sent ces choses, on sent une ambiance, un silence qui est à la mesure d’une attention qui ne faiblit jamais. Peut-être est-ce une quinte de toux – la seule du concert – qui est subitement étouffée ? Bien sûr, il y a les applaudissements. Mais ce samedi soir en plein hiver, il y a mille petits indices qui signalent qu’il s’agit d’autre chose. Le public était littéralement captivé.

Vincent Courtois par Marc Pivaudran

Sur scène les trois musiciens ont joué leur dernier projet. Tout est écrit autour de nouvelles de Jack London et les cheminements, très souvent minimalistes et en même temps si denses, rendent comptent d’un univers. Il y a quelque chose de très expressif et on imagine de la douleur, de la mélancolie, des vagabondages, un hymne à la vie en somme. L’orchestration – deux saxophonistes, en l’occurrence Daniel Erdmann et Robin Fincker (il joue aussi de la clarinette), et un violoncelle – contribue très vraisemblablement à créer cet univers aux mille subtilités. En outre, le fait que nombre de morceaux soient joués sans interruption donne l’impression, fort agréable au demeurant, d’une suite. Il y eut bien sûr un rappel, comme il y en a de manière quasiment systématique dans tous les concerts.

Mais quand les musiciens revinrent une nouvelle fois sur scène – peut-être pour récupérer leurs instruments ? – et alors que les lumières avaient pris place dans la salle pour que les spectateurs puissent partir sans encombre, ils nous ravirent d’un dernier morceau et prolongèrent l’émerveillement.