Chronique

Møster !

Dust Breathing

Kjetil Møster (ts, bs, cl, perc, elec), Hans Magnus Ryan : (g, elec), Nikolai Hængsle (b, elec), Kenneth Kapstad (dms, perc)

Label / Distribution : Hubro

Møster !, c’est un peu l’histoire d’une émancipation. Celle d’un groupe, alors qu’au départ le nom du quartet est celui de son fondateur et principal compositeur : Kjetil Møster. Avec Dust Breathing, le musicien a réellement voulu abandonner ce rôle de leader et rendre le groupe plus collaboratif. Et ça s’entend. La cohésion grandissante du quartet offre une plus-value à la musique de Møster ! qui n’en est que plus massive et percutante. Dans l’ensemble, ça joue vite, ou fort, ou les deux. Tout commence avec « The Bonfire, the Sun », longue pièce de 14 minutes qui se déploie sur un riff de guitare en boucle, une montée en pression qui mène tout droit sur le survolté « Waistful Tendensities ». Mais le groupe sait aussi dépressuriser, avec « Ausculptation », pour nous préparer au triptyque final « Organ of bodies ».

On retrouve les ambiances psychédéliques, répétitives et progressives que le groupe affectionne. Kenneth Kaspath s’affirme comme une pièce maîtresse de l’ouvrage Møster ! avec un groove et même un son qui rappellent John Bonham. Il est la colonne vertébrale sur laquelle reposent les boucles et c’est lui qui offre l’impulsion aux mouvements qui s’en échappent. Sur la basse toujours délicate de Nikolai Hængsle, (même avec une grosse distorsion), la guitare de Hans Magnus Ryan et le saxophone de Kjetil Møster se disputent dans une effusion de sons. Dust Breathing résonne, il est dense, il passe vite, comme une bulle sonore qui s’élève et explose. Le groupe est bien au service d’une musique, non d’un leader, dans une tension créée par l’énergie commune aux quatre musiciens, qu’on devine encore plus prégnante en live. Chaud devant.