Entretien

Oliver Steidle, un punk polyrythmique

Discussion avec le batteur allemand autour de ses projets, du rythme, de la batterie, de l’illusion et des fléchettes.

© Rüdiger Kusserow

Le batteur allemand, leader des groupes The Killing Popes et Oliwood, est aussi présent dans de nombreuses configurations actuelles, comme le groupe Philm de Philipp Gropper, un trio avec la pianiste Aki Takase, un duo avec Peter Brötzmann, etc.
Énergique et optimiste, il se livre dans l’ambiance feutrée d’un bel hôtel du quartier Prenzlauer-Berg de Berlin, en marge du festival Jazzdor en juin 2019.
Le dernier disque de The Killing Popes, Ego Pills, venait de sortir et Philm était en tournée de promotion pour Consequences. Oliver Steidle – on dit Oli – est un quarantenaire assuré, un musicien très précis et juste qui ne se fixe aucune limite musicale. Très impliqué dans cette scène improvisée allemande, il multiplie également les collaborations européennes.

- Parlons de ce groupe, les Killing Popes. Comment et pourquoi l’avez-vous formé ?

J’ai toujours été un musicien très éclectique et je me suis toujours intéressé à toutes sortes de musiques. Il y a environ 6 ans, je suis revenu d’une tournée avec un groupe de rock et j’ai décidé de fonder un groupe dont l’essence serait le rythme - le beat - et la batterie.
A peu près à la même époque, j’ai rencontré Petter Eldh. D’emblée, nous avons eu quelques idées pour ce projet et nous avons décidé d’écrire une musique dont le socle principal serait la basse et le rythme - bass’n’drum ! Et à partir de ce matériel, nous avons construit un répertoire, le premier de ce groupe.
Ce qui m’intéressait donc surtout, c’était d’écrire de la musique, non pas en partant d’une mélodie pour l’harmoniser, mais en prenant le rythme comme base flexible de la chanson et en laissant la mélodie comme ornement, quelque chose à quoi les auditeurs peuvent se raccrocher. Ce sont des mélodies simples qui contrastent avec le thème rythmique qui n’est pas du tout un 4/4 paisible ! Il y a beaucoup de polyrythmies, de subdivisions rythmiques comme les quintolets, les septolets… Le jeu est donc inversé : les mélodies ont plutôt la fonction que remplit habituellement la section rythmique, et la basse et la batterie sont plus libres.
Jeune, j’écoutais beaucoup de punk, de hip-hop, de grindcore (le jazz est venu plus tard) et je voulais redécouvrir ces musiques de ma jeunesse et en faire le ciment de ce groupe. J’ai donc réuni des musiciens qui ne sont pas seulement issus du jazz, mais qui ont de l’expérience dans différents styles musicaux.

Oli Steidle & The Killing Popes

- Vous êtes une sorte de punk polyrythmique, non ?

Ahah, oui, pourquoi pas ! Je suis très intéressé par ces possibilités rythmiques infinies !

- Il n’y a pas qu’un aspect rythmique à cette musique. L’utilisation de sons électroniques fait aussi ressembler cette musique à de l’eau pétillante, dont on ne sait pas à l’avance où et quand les bulles vont éclater.

Je voulais vraiment des sons électroniques dans le groupe. Dan Nicholls, notre claviériste, est un musicien incroyable et la façon dont il utilise ses claviers est vraiment unique. Il fonctionne aussi très bien avec la basse électrique (Phil Donkin) et la guitare électrique (Frank Möbus), donc je suis heureux de les avoir tous dans le groupe.
En concert, je n’utilise pas beaucoup d’électronique, seulement ma batterie (et peut-être quelques samplers pour les nouveaux morceaux). Pour l’enregistrement, Dan Nicholls a utilisé le signal de ma batterie et a changé les couleurs sur certaines chansons. Je voulais vraiment faire les choses différemment pour l’enregistrement que pour la scène. Ce sont deux moments différents, le studio et la scène.
Dans le jazz, on a l’habitude d’arriver en studio et d’enregistrer presque en une seule prise, rapidement. Mais pour cet enregistrement, j’ai voulu consacrer plus d’attention à la production. Nous avons donc pris le temps en studio et notamment pour arranger les chansons, traiter les sons, afin que chaque chanson puisse sonner différemment, avec chacune son propre univers.
Mais tout ce que nous entendons est ou a été joué et en partie remixé et collé. La plupart des rythmes sont dansables et peuvent être ressentis comme très binaires. Mais si vous écoutez très attentivement, vous entendrez plus d’éléments. Comme 5 temps joués sur un 4 temps, ou 7 sur 3, 6 sur 5, etc. L’illusion est le mot-clé de cette musique. Vous croyez entendre un certain rythme, mais c’est autre chose qui est joué ! D’ailleurs, ça n’a pas d’importance d’en parler, je voulais surtout jouer des rythmes fous sans avoir forcément besoin de les expliquer théoriquement. Il faut les ressentir, c’est tout.

- Parlons maintenant de votre collaboration avec le saxophoniste Philipp Gropper. Il dit dans son interview qu’il a besoin d’avoir une relation personnelle forte avec ses partenaires de jeu pour que cela fonctionne musicalement. Vous êtes avec lui depuis une dizaine d’années, dans le cadre de plusieurs projets, et en particulier dans son groupe Philm et dans votre groupe Killing Popes. Parvenez-vous encore à vous surprendre musicalement ?

Je l’espère bien ! Et il me surprend toujours aussi. Sa musique est composée différemment de la mienne et accorde beaucoup d’importance à l’improvisation. Et nous sommes toujours attentifs au son de groupe dans ces improvisations. Mais dans les Popes, on se concentre davantage sur le son que donne la composition. L’improvisation existe dans Killing Popes, il y a de la place pour ça, mais les arrangements sont beaucoup plus stricts.
Ma musique doit être encadrée, car il n’est pas possible d’obtenir ce résultat en improvisant. J’ai joué beaucoup de musiques différentes au cours des 20 dernières années, depuis que je suis ici à Berlin et j’ai réalisé que certaines choses ne peuvent jamais arriver dans un cadre improvisé (et vice versa). J’ai donc décidé de faire quelque chose de différent, de composer très strict, très serré, avec plus d’informations que dans un cadre jazz. Pour entendre exactement ce que je veux, je dois composer une grande partie de la musique.
Il y a d’ailleurs même une partition avec des notes pour la batterie, ce à quoi je suis rarement confronté, dans la plupart des autres groupes. En fin de compte, il y a donc beaucoup plus de partitions que d’habitude.
Mais à côté de ça, je veux que ma musique soit jouée d’une manière plus lâche, plus anarchique. Nous apprenons donc le matériel écrit, jusqu’à ce que nous soyons capables de le jouer et ensuite, l’interprétation commence, ce qui est très important pour rendre la musique vivante. On joue cette musique d’une façon punk.
Donc, pour en revenir à votre question : je pense que ce n’est pas vraiment possible d’avoir des remplaçants dans ce groupe. Il y a tout simplement trop de travail pour être prêts à le jouer. De plus, je me sens beaucoup mieux en tournée avec des gens avec qui je peux me connecter. La plupart des musiciens du groupe ont déjà joué avec moi dans des projets précédents. Frank Möbus, par exemple : nous avons joué pendant plus de dix ans dans son groupe Der Rote Bereich et c’est drôle de voir qu’il joue ma musique maintenant.

- J’ai demandé à Philipp Gropper, lors de son entretien, de vous poser une question. La voilà : « Sur quoi dois-je travailler ? »

[Il rit aux éclats, puis réfléchit longuement.] Les annonces !

- J’ai aussi une question de la part de Christian Lillinger : « Pourquoi tout cela ? »

Ahah…. parce qu’on s’amuse tellement ! Cela vaut la peine de travailler sur tout cela, parce qu’à la fin, on s’amuse. Non, je plaisante.
En fait, cette question est très ouverte. Et sachant que cette question vient de Lillinger, vous sentez ici un point de vue politique ! Dans l’industrie du jazz, nous voyons que le courant mainstream est économiquement très puissant, mais nous (Gropper, Lillinger et moi) ne jouons pas le courant dominant. Nous n’aimons tout simplement pas ça. Nous voulons jouer et créer de la musique où vous pouvez encore trouver de nouvelles choses, même si vous l’avez entendue 20 fois. Vous savez, mon rêve est de rendre les gens fous avec de la musique vraiment planante et avant-gardiste. Et je suis convaincu que le public, même celui qui n’est pas habitué à notre musique, en tirera quelque chose en venant à nos concerts. Peut-être pas tous… Mais ils se rendraient compte de l’énergie et de ce qui se passe d’excitant. J’ai rencontré des gens qui ont été très touchés par notre musique, presque bouleversés.
Dans le courant mainstream, la musique reste en surface (de mon point de vue), et je veux entendre quelque chose de profond, essayer de créer quelque chose de profond.

- Il faut dire que l’accès à ce jazz, à cette musique improvisée ne passe pas par les médias généraux et que les scènes sont de petite taille. Ici, par exemple, Jazzdor se déroule dans une salle de 300 places. A Berlin, une capitale européenne ! C’est vraiment sous-dimensionné, c’est triste.

Oui, c’est parfois délirant. Je suis sûr qu’avec plus d’information, le public viendrait. Les gens recherchent aussi ces moments. Il y a même des gens qui ne savent pas que ce genre de musique existe. Ce doit être un but pour nous, pour les atteindre. J’irais même plus loin en disant : il y a un besoin de ce genre de musique ! Vous pouvez vraiment le voir, lors des concerts, qu’il y a cette demande de musique qu’il faut écouter avec attention, une musique qui n’est pas seulement pour le divertissement. Bien sûr, ce ne sera jamais quelque chose pour les masses, mais même si c’est pour moins de monde, cela a un effet sur la société.

Oliver Steidle © Rüdiger Kusserow

- Vous voyez-vous plus comme un musicien berlinois, allemand ou européen ?

Sans hésitation, comme un musicien européen. Je suis né en Allemagne ! Mais je n’ai rien fait pour.
Quand j’ai commencé, je suis venu à Berlin pour découvrir cette scène particulière. Puis je me suis intéressé aux scènes européennes, aux gens qui jouent en France, en Italie ou au Royaume-Uni… J’ai toujours aimé travailler avec différentes personnes à travers l’Europe.
Dans le jazz, j’ai toujours été fasciné par le fait qu’on puisse aller dans un autre pays et même quand on ne parle pas la langue, on peut jouer de la musique ensemble tout de suite. De ce point de vue, il n’y a pas de frontières.
L’autre aspect intéressant est la façon dont les musiciens de chaque pays sonnent et jouent différemment et comment ils ont créé leurs propres langages. Je pense que c’est mon point clé avec le jazz : c’est un langage global et chacun a la possibilité de créer sa propre voix, individuelle.
Je suis très reconnaissant de faire partie d’une scène internationale et d’avoir l’occasion de travailler avec des artistes de tous pays. Cela relie les gens et dans des moments étranges, comme aujourd’hui quand le nationalisme reprend de l’ampleur, je pense que c’est un acte très important pour maintenir vivante notre liberté.

- Parlons de la scène jazz française, vous arrive-t-il d’y jouer ?

Eh bien, avec « Der Rote Bereich », il y a une quinzaine d’années, nous avons joué à Jazzdor Strasbourg, avec Vincent Courtois, Louis Sclavis et Dominique Pifarély. Et il y avait des programmateurs de festivals français qui nous ont engagés pour un tas de festivals super sympas comme Besançon, Reims, Paris, Nantes, Grenoble… Mais ce n’est arrivé qu’une fois en 15 ans. J’ai aussi joué au Mans, à Marseille, à Lyon avec Yves Robert, sous la houlette de Charles Gil, mais c’est très difficile de jouer en France. Pour moi, c’est un peu hermétique là-bas. Et c’est triste - j’adorerais aller en France plus souvent.

C’est peut-être une question politique. Je n’en serais pas étonné car vous pouvez le vérifier partout. Prenez le Jazzfest Berlin et Nadin Deventer, sa directrice artistique. Elle travaille très bien, elle voyage, elle suit la scène européenne et elle veut mettre en relation les jeunes musiciens. Mais elle doit constamment se battre contre des vieux Blancs qui ont le pouvoir de programmer et qui veulent conserver le jazz dans un seul format, c’est terrible. Nous devons vraiment lutter contre ce système.

- Vous jouez aussi avec Peter Brötzmann, un des rares musiciens allemands que le public français connaît, que pouvez-vous en dire ?

J’aime Peter et nous avons une belle relation. Il est un peu rude, mais adorable quand on le connaît. Nous avons tous les deux été invités à faire une tournée en Pologne, c’est là que nous nous sommes rencontrés. Nous avons alors appris à mieux nous connaître et j’ai fait un voyage très agréable. Il est vraiment très ouvert d’esprit. Rien à voir avec un vieux jazzman free qui dirait : « le hip-hop ça craint, blabla blabla…. ». Il a créé son propre univers musical pendant 50 ans tout en restant lui-même.
Nous jouons en duo et parfois, je l’invite à rejoindre notre trio « Die dicken Finger » (avec Olaf Rupp, guitare et Jan Roder, basse) qui joue de la musique improvisée avec une ambiance hardcore. On a fait une tournée et un disque avec lui.
Je l’ai revu récemment après presque deux ans sans jouer ensemble et nous avons de nouveaux projets. Je joue constamment avec Trevor Dunn, bien connu pour son travail avec Mike Patton, John Zorn et autres et j’ai pensé qu’un trio avec Brötzmann et Dunn serait une bonne idée. C’est bien de mélanger les générations.

- Vous avez beaucoup de projets et de groupes en cours ?

Oui, je dois faire attention à ce que ça ne devienne pas trop. Je m’occupe de mes deux groupes, The Killing Popes et Oliwood (avec Frank Gratkowski, Trevor Dunn et Dan Nicholls), ce qui signifie composer, organiser, etc. À côté de cela, je joue toujours avec mon combo free jazz « SoKo Steidle » (avec Rudi Mahall, Henrik Walsdorff et Jan Roder) et bien sûr PHILM qui est un groupe très important pour moi. En plus, je joue avec le trio d’Aki Takase, parfois avec le Globe Unity Orchestra, puis dans un nouveau projet avec Peter Evans, Philipp Gropper et Liz Kosack et enfin il y a quatre ou cinq autres projets parallèles auxquels je participe.
J’ai dû faire le ménage et quitter des groupes il y a quelques années, parce qu’à l’époque c’était tout simplement trop, avec environ 20 groupes à la fois. Je voulais me concentrer davantage sur les projets qui m’intéressent vraiment et, à côté de cela, j’ai aussi ma famille avec laquelle je veux passer du temps.

- Dans presque tous vos projets, on trouve un saxophone et une guitare, ensemble ou séparément. Ce sont vos instruments préférés ?

Hm, je n’y avais jamais pensé ! Bien sûr, j’aime les deux instruments ! C’est peut-être dû au fait que j’ai grandi avec la musique rock. C’est ce que j’écoutais quand j’avais 13 ou 14 ans. J’aime les possibilités de la guitare électrique, en particulier avec les pédales d’effets. Mais avec le saxophone… ? C’est drôle, en fait, je n’y ai jamais vraiment pensé !
Mais en y réfléchissant maintenant, ce n’est pas le plus important, le type d’instrument joué. Au fil des ans, j’ai découvert que ce qui compte ce n’est pas le style ou le genre, mais plutôt la façon dont on joue ! Je combine différentes expressions à mon jeu : de la densité quand il faut ou presque rien quand c’est nécessaire. Jouer des beats super serrés ou lâches dans les moments où la musique en a besoin.
Parfois, j’aime comparer ça au travail d’un clown. Un clown a besoin d’une bonne maîtrise technique pour que les choses aient l’air amusantes. Il doit être au top de la technique, sinon ça n’aurait pas l’air drôle. Et c’est mon objectif en jouant de la musique.

Il y a tant d’éléments pendant que vous jouez : écouter les autres, prendre des décisions très rapidement pour changer le jeu instantanément… et tout cela va de pair avec le fait que faire de la musique a toujours eu un aspect social. Cela signifie que l’ego peut être très destructeur. J’ai joué avec des gens qui n’écoutaient tout simplement pas ce qui se passait chez les autres - ils continuaient juste à jouer leur propre truc, sans aucune empathie. Ce n’est pas une façon de jouer qui m’attire. J’aime créer un grand désordre, où l’on pense que personne ne joue ensemble – sur le plan harmonique – mais en fait (j’ai vécu ça récemment, avec Trevor, Dan et Frank dans Oliwood) ce qui se passe, si vous êtes super proche dans l’écoute des autres et que vous lâchez prise sur ce que vous voulez jouer, qui n’est pas si important, mais comment vous jouez – alors on peut voir un ensemble et une structure.

Il y a différentes philosophies derrière tout cela, bien sûr et je ne dis pas que les autres façons de faire n’en valent pas la peine. Je ne pense pas en catégories comme le bien ou le mal.

Oliver Steidle

- Dans Ego Pills, vous confiez un texte à chanter à Andreas Schaerer, une histoire incroyable d’un junkie qui joue aux fléchettes sur le dos de son ami avec ses seringues. De quoi s’agit-il ?

J’ai écrit ce texte parce que c’est une histoire vraie. Vers l’âge de 20 ans, j’ai eu une période « drogue » - ce qui est aussi drôle car mes deux parents étaient flics ! - et je prenais des trucs très durs. C’était une sorte de recherche personnelle. Alors une fois, je me suis retrouvé à une fête et j’ai vu ce junkie au speed avec des gens allongés autour, par terre, dormant… Je m’assois et soudain ce type prend sa seringue et commence à jouer aux fléchettes, avec le dos d’une des personnes allongées sur le sol !
Des années plus tard, quand j’ai formé Killing Popes, j’ai raconté cette histoire à Petter Eldh et il m’a dit : « Mec, c’est si glauque, tu dois en faire une chanson ». Je m’en souvenais si bien que je n’ai eu aucun mal à décrire la scène. Comme je connais Andreas Schaerer depuis longtemps et que nous nous apprécions, je savais qu’il serait la personne idéale pour le chanter.
Mais, vraiment, pour ce disque, j’ai fait des interviews, j’ai eu des critiques - mais personne avant vous n’avait remarqué cette histoire. Vous êtes le premier à m’en parler !

- Je vous donne mon secret : j’écoute les disques.

Ahah !!! Je vois….
Mais je me demandais si nous allions mettre cet air sur le disque, parce que c’est un peu brutal, ça peut être choquant.

- C’est étrange, parce qu’en fait, j’ai d’abord cru à une improvisation d’Andreas, comme il peut le faire, et je n’ai jamais imaginé une seconde que cette histoire puisse être vraie.

C’est vraiment un plaisir pour moi d’en parler, je ne sais pas pourquoi personne ne l’avait remarqué avant… et c’était très important pour moi, mais j’hésitais à le mettre sur un disque. Puis, après en avoir parlé à des amis proches, on m’a encouragé à l’enregistrer et à le publier. Et j’adore la façon dont Andreas le raconte. Il a été membre des Killing Popes pendant un certain temps, mais c’est un musicien tellement occupé qu’il n’est pas resté. Il est revenu chanter cette chanson pour l’album. J’aimerais que nous puissions à nouveau collaborer plus régulièrement.

- Dernière question, si vous aviez tout le temps et l’argent nécessaires pour monter un projet musical, quel serait-il ?

Oh wow ! Eh bien, je pense que je réunirais un grand nombre de musiciens, très probablement des gens avec qui j’ai joué au cours des vingt dernières années. Des musiciens de tous genres : jazz, musique improvisée, techno, neue Musik, etc. Ce serait excitant de rassembler les gens, alors même que la première réaction serait : ils ne seront jamais capables de faire de la musique ensemble - ils sont tout simplement trop différents !