Chronique

Oli Steidle & The Killing Popes

Ego Pills

Oli Steidle - d ; Frank Möbus - g ; Dan Nicholls & Kit Downes - kb ; Phil Donkin - b

Label / Distribution : Shhpuma / Clean Feed

Ne pas se fier aux apparences. Ce n’est pas parce qu’Oliver Steidle est batteur avec Petter Ehld, Philipp Gropper, Kalle Kalima ou Daniel Erdmann qu’il n’est que batteur de jazz. Ni parce qu’il a reçu en 2006 le Neuer Deutscher Jazzpreis avec le groupe Der Rote Bereich (composé de Rudi Mahall à la clarinette basse et Frank Möbus à la guitare) et en 2008 avec le trio Klima Kalima (avec Kalle Kalima à la guitare et Oliver Potratz à la basse), doublé d’une mention spéciale comme soliste.

Ce musicien est un trublion de la batterie, ouvert aux rythmiques complexes mais toujours entraînantes, aux décrochages et zigzags permanents. Il pratique la frappe sèche, rapide, comme un bourdonnement et s’inspire autant du rock que de la musique électronique pour composer ce disque acidulé et pétillant. Le personnel de base est composé de deux claviers, synthétiseurs, Dan Nicholls et Kit Downes, qui colorent de bulles synthétiques les écrans pixelisés de ce paysage musical. Phil Donkin à la basse et Frank Möbus à la guitare tracent les lignes mélodiques aux angles aigus et aux basses rebondissantes.
Au centre, Oliver Steidle dérègle avec précision le fil du temps, bifurquant pour quitter toute route qu’il trouverait trop droite. Sur quelques pistes, des invités, compagnons de route de longue date : Philipp Gropper, Petter Eldh, Kalle Kalima et une étonnante performance d’Andreas Schaerer sur « Speed Junky on Funny Human Darts », une chanson à texte écrite par Oli Steidle sur la base d’une expérience vécue. Une plongée de plus de dix minutes dans un film de science-fiction, un Las Vegas Parano berlinois.

Entre The Ex, John Zorn, Abacaxi et Supersonic, si on devait le situer sur une carte…