Chronique

Saft, Swallow, Previte & Pop

Loneliness Road

Jamie Saft (p), Steve Swallow (b), Bobby Previte (d), Iggy Pop (voc on tracks 4, 9 and 12)

Label / Distribution : RareNoise Records

Le line-up de cet album a de quoi laisser franchement pantois car, aux côtés de Jamie Saft, Steve Swallow et Bobby Previte, on trouve Iggy Pop. Le trio d’instrumentistes avait déjà enregistré « The New Standard » et Bobby Previte avait en outre participé à deux albums que Saft avait signés de son seul nom. Mais, de prime abord, la présence de l’icône de la scène punk-rock est franchement étonnante. Reste que les trois morceaux sur lesquels il déroule sa voix pétrée, sont d’excellente facture et sa présence ne relève pas de la caution médiatique. Autre surprise, l’ambiance est placide et l’esthétique est à l’introspection. A soixante-dix ans, ce drôle de reptile se love au soleil.

Ces ballades sont même empreintes d’une pointe de tendresse. Au point d’ailleurs que l’album se clôt avec un sonnant « I Love You Everyday ». Le jeu de Steve Swallow - sa patte est reconnaissable entre mille - donne un velours qui n’est pas sans incidence sur l’esthétique finale. Ses chorus sont souvent des phrases minuscules, sinon sur « Pinkus » où le solo s’étend autant qu’il rayonne, mais ils suffisent à donner un cachet intimiste.

D’ailleurs, ce Loneliness Road est fait de mille précautions et retenues. A l’exception de « The Barrier » et surtout « Henbane » qui sont faits d’un swing relativement classique, tous les autres morceaux sont contenus. Si Steve Swallow nous a habitués à cette esthétique, notamment dans ses duos avec Carla Bley, ceux de Bobby Previte et de Jamie Saft relèvent ici de la même discrétion. On prend son temps, on savoure, on respire.