Chronique

Thomas de Pourquery Supersonic

Back to the Moon

Thomas de Pourquery (as, voc), Fabrice Martinez (tr, bug), Laurent Bardainne (ts, synth), Arnaud Roulin (p, synth), Frederick Galiay (b), Edward Perraud (d)

Label / Distribution : Lying Lion Productions

Le Supersonic est un orchestre qui a beaucoup tourné et qui va le faire encore. Son leader et compositeur, Thomas de Pourquery, personnage charismatique et inventif, est sur tous les fronts médiatiques. Bref, voilà un projet qui marche.

On se souvient avec plaisir de ce petit bijou du printemps dernier, Drôles de dames, au souffle léger ; et on a dans l’oreille les tubes précédents du Supersonic.

Pour autant, ce nouvel album, même s’il contient de nombreuses séquences de toute beauté, semble chercher d’où vient le vent.
En convoquant la voix, par le texte, les invités ou le propos du disque, la direction prise - au moins montrée du doigt - est celle d’une pop acidulée et orchestrale. Bien sûr, il y a les références lunaires et astronomiques, qui étaient déjà en filigrane dans Drôles de Dames et qui donnent aussi cette impression de flottement SF. Mais les phares des OVNI aveuglent plus qu’ils n’éblouissent vraiment. Il y a des séquences qui tirent en longueur, comme dans « Joy », ou des phrasés de chœurs qui alourdissent le propos comme dans « Back to the Moon » et plusieurs titres qui se ressemblent en terme de couleur et d’arrangement. C’est le signe d’une certaine unité de style, certes, mais le danger est de toucher à l’uniformité, voire la conformité.

Par plaisir, on retrouve, comme dans « Jungle », le sel de ce qui a fait le succès de Supersonic et des groupes de Pourquery. Un balancement extatique dans la tension-détente et une légèreté dans les mélodies qui emmène avec douceur vers l’acmé du morceau. Aussi, les trois versions de « Lullaby », arrangées différemment à chaque fois, sont-elles des petites pépites bien cachées.
Et enfin, délaissant les chevauchées de groupe, Thomas de Pourquery retrouve la lente profondeur d’une voix qu’il sait rendre touchante et avec « Bring Me Back the Day », il propose un morceau épuré, puissant et simple. La recette, le plus souvent, des plus belles choses.