Chronique

Gabriel Midon

Imaginary Stories

Gabriel Midon (b), Ellinoa (voc), Pierre Bernier (sax), Simon Martineau (g), Edouard Monnin (p), Baptiste Castets (dms), Thomas Delor (dms), Antoine Delprat (vl), Anne Darrieu (vl), Maria Zaharia (alto), Louise Leverd (cello)

Label / Distribution : Soprane Records

Sorti depuis mai 2020 sur les plateformes numériques, Imaginary Stories constitue la première carte de visite que Gabriel Midon livre dans un style jazz contemporain. C’est en ce sens une première pour le contrebassiste et compositeur, désireux de proposer ici une identité poétique, une dimension onirique, un climat énigmatique sous-tendu par des harmonies complexes et souligné par les vocalises de la chanteuse Ellinoa.

Né en 1979 à Nancy, diplômé initialement en piano jazz au conservatoire de Strasbourg, Gabriel a un parcours de multi-instrumentiste (piano, Fender Rhodes, saxophone…), sideman éclectique auprès d’artistes en jazz et chanson française. Actif depuis une dizaine d’années, il a participé à la création de plusieurs projets artistiques, et c’est à Paris avec la rencontre de Larry Grenadier, Joe Sanders, Hein Van De Geyn, que la contrebasse prend le dessus. Les rencontres dans les clubs parisiens et notamment au CMDL (Centre des Musiques Didier Lockwood) jalonnent son parcours. « J’ai fait un peu de tout mais j’avais envie de prendre par des compositions personnelles un contre-pied à ce que je joue d’habitude, d’où la dimension poétique, contemporaine, et les textes que j’ai écrits et proposés à Ellinoa ».

Gabriel nous raconte qu’un des moteurs de ce projet fut la frustration lors d’un examen au CMDL où il n’ a pas eu l’autorisation de jouer avec un ami déjà trop sollicité par les autres élèves. Il a alors proposé d’intégrer à son groupe quatre violons, en contrepartie d’un feu vert pour jouer avec son ami. L’idée a fait son chemin et se traduit aujourd’hui par ce programme associant un quatuor à cordes, en l’espèce Antoine Delprat (violon), Anne Darrieu (violon), Maria Zaharia (alto), Louise Leverd (violoncelle).

Parmi les sources d’inspiration de Gabriel : son séjour au Brésil et la musique d’Hermeto Pascoal, l’étude de l’œuvre d’Olivier Messiaen et de celui qu’il considère comme son mentor, le pianiste britannique Django Bates. « Ce qui m’aide à composer c’est de penser aux musicien(ne)s pour lesquel(le)s je vais écrire, à leur façon personnelle de jouer. J’invente une trame, je m’enregistre en train de marcher, mais sans composer avec ma contrebasse pour ne pas m’y enfermer. » En l’occurrence, Gabriel s’entoure d’Ellinoa dont le chant s’ajoute au jeu du guitariste Simon Martineau, du saxophone ténor Pierre Bernier, du pianiste Edouard Monnin et de deux batteurs différents, Baptiste Castets et Thomas Delor. « Je pense à un deuxième opus avec la même équipe ».

On aime plus particulièrement « Halley Ne Passera Plus » .