Chronique

Magic Malik

Jazz Association

Magic Malik (fl, voc), Olivier Laisney (tp), Maxime Sanchez (p), Damien Varaillon (b), Stefano Lucchini (dms).

Label / Distribution : Jazz&People

On ne compte plus les expériences du flûtiste Magic Malik. Ce musicien formé à l’école classique a imposé son souffle en tellement de paysages musicaux, entre tradition et modernité, qu’on serait presque surpris a priori de le voir rendre aujourd’hui un hommage d’une grande sérénité à des acteurs majeurs de l’histoire du jazz. Lui qui a consacré tant d’énergie à défricher aussi bien du côté des Caraïbes que dans les méandres de nos vies urbaines en jonglant avec les métriques façon M-Base, prend aujourd’hui le temps d’écrire à sa façon une page rétrospective et contemporaine à la fois. Sans la moindre nostalgie, bien au contraire.

Sa Jazz Association lui fournit l’occasion privilégiée de nous rappeler d’où il vient et pourquoi son travail est parcouru d’une vibration aussi puissante. Par l’énoncé d’une multitude d’inspirations. Entouré d’une garde rapprochée dont on connaît l’esprit aventurier et la vitalité (Olivier Laisney, Maxime Sanchez, Damien Varaillon, Stefano Lucchini), Magic Malik prend le parti d’une célébration en forme d’exultation. À la flûte, au chant, ou aux deux à la fois, sa musique est traversée d’une ivresse des sommets, qui contamine ses partenaires. Le dialogue flûte-trompette est à cet égard une source de plaisir intense. Ces sommets ont pour nom Clifford Brown, Wayne Shorter, John Coltrane, Thelonious Monk ou Sonny Rollins. Excusez du peu. L’exercice peut sembler risqué du fait d’une telle addition de génies, mais il y a ici tant de joie et de virtuosité joyeuse que toutes les craintes sont balayées instantanément.

On écoute Jazz Association non comme une leçon de jazz – encore qu’à bien y réfléchir, elle est cela aussi – mais comme un nouveau voyage au pays des musiques en liberté. Fraîcheur et vitalité en sont les premières destinations.