Chronique

Prospectus

Météorie

Léa Ciechelski (as, fl), Henri Peyrous (ss, clar), Julien Ducoin (b), Florentin Hay (d)

Label / Distribution : Autoproduction

Deux ans après un premier volet qui avait fait bonne impression, le quartet Prospectus propose une suite qui creuse le même sillon. Articulé autour des saxophones et flûtes de Henri Peyrous et Léa Ciechelski, on retrouve une nouvelle fois une musique qui privilégie les espaces et l’intentionnalité du geste.

Au long de cette succession de pièces, chaque note émise en solo par l’un ou l’autre des soufflants est pesée et suffisamment investie de sens pour donner une direction forte à un discours double mais qui se dirige pourtant vers les mêmes horizons. Si les mânes de Steve Lacy planent encore avec beaucoup de bienveillance sur ce groupe tourangeau, l’équilibre des forces et une certaine ascèse sont de plus en plus palpables, quelles que soient les compositions proposées.

Ainsi prend-on le temps de se plonger dans l’identité sonore de chaque membre et d’écouter les histoires qu’ils ont à nous raconter. Les qualités de Léa Ciechelski, comme celles de Henri Peyrous, sont immédiates. L’homogénéité de la rythmique assurée par Florentin Hay et Julien Ducoin à la batterie et à la basse permet, de surcroît, d’entendre une section unie qui fonctionne comme une entité ramassée. Par-delà les couleurs qu’elle instille, elle porte un enrichissement certain et une assise solide à l’articulation du discours général. 

Lauréat de Jazz Migration pour l’année en cours, plus que sur prospectus, il est surtout nécessaire de mettre ce groupe à l’affiche

par Nicolas Dourlhès // Publié le 28 avril 2024
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