Pentadox
As If It Were Tomorrow
Samuel Ber (dm), Sylvain Debaisieux (ts), Bram de Looze (p).
Label / Distribution : Challenge Records
Initialement en trio mais à géométrie variable, Pentadox du batteur Samuel Ber n’aime rien tant que s’entourer d’invités de passage, néanmoins importants dans le remodelage du son de groupe. Guillaume Orti, Bo Van Der Werf, Sylvaine Hélary, Nick Dunston ont ainsi apporté leur couleur à ce trio qui, cette fois pourtant, se présente à nu, pourrait-on dire, puisqu’il n’est constitué que des seuls membres d’origine.
Au batteur s’ajoutent le saxophoniste Sylvain Debaisieux et le pianiste Bram de Looze dont on note immédiatement les vues communes, celles d’une esthétique hyper-contemporaine, cérébrale pour le moins et qui n’est pas sans évoquer celle du pianiste Benoît Delbecq, sollicité, d’ailleurs à juste titre, pour la rédaction des notes de pochette [1].
À partir de cellules minimales qui tiennent lieu de contextes dans lesquels évoluer - plus que de prétextes à improvisation -, les musiciens, pareils à des danseurs tournant autour d’un mobile, construisent un mouvement qui devient le sens même du morceau et insufflent à l’ensemble des pièces une vitalité manifeste quoique maîtrisée, faisant valoir de multiples interactions.
Attention aux timbres, superposition ou contradiction des phrases produites par l’un ou l’autre des intervenants, style sans emphase ni lyrisme, chacune des intentions est pensée avec justesse et maintient un rapport pertinent à la distance changeante de chacun au groupe. On écoute au bout du compte une musique parfois austère mais qui recèle une puissance certaine, une intelligence altière, notable par sa maturité (les musiciens ont la trentaine) et son ouverture d’esprit.