Chronique

Sweet Dog

La Puissance de la douceur

Paul Jarret (g), Julien Soro (ts, clav), Ariel Tessier (d)

Label / Distribution : Musea Records

C’est le chaud et le froid que soufflent les trois musiciens de Sweet Dog. On trouve en effet dans La Puissance de la Douceur des plages très mélodiques, quelquefois mêmes poignantes à l’instar de « Power of Sweetness » ou « Des pas dans la nuit ». On trouve aussi des moments plus brutaux avec un cachet presque noise comme « Hana-Bi » qui ouvre le disque. Mais ce qui est fondamental, c’est le caractère complètement improvisé de l’album. Ne cherchez pas de thèmes ou de structures préalablement établies, il n’y a rien de tout ça. Les quarante-huit minutes du disque sont extraites de près de six heures d’enregistrement improvisées d’un bout à l’autre de la session, et l’on perçoit que les trois musiciens se sont jetés dans l’arène sans filet de sécurité, avec le culot de ceux qui veulent s’émanciper de toute scorie. Un concentré d’introspection en somme. La patte est donc fortement organique, sauvage voire bestiale, une forme de violence assumée, contrebalancée par un soyeux et une onctuosité eux aussi structurants. Puissance et douceur, chaud et froid, salé et sucré, c’est en effet un mélange d’éléments opposés qu’Ariel Tessier, Paul Jarret – ces deux-là travaillent ensemble dans le PJ5 depuis des lustres – et Julien Soro, saxophoniste qu’on a notamment vu, entendu et remarqué au sein de Ping Machine, concoctent ici.