Chronique

Courtois-Erdmann-Fincker

Nothing Else

Vincent Courtois (cello), Daniel Erdmann (ts), Robin Fincker (ts, cl)

Label / Distribution : BMC Records

Épisodiquement depuis au moins 2012 sur Medium puis avec régularité au fil des dix années qui viennent de s’écouler, le trio conduit par le violoncelliste Vincent Courtois aux côtés des deux ténors Daniel Erdmann et Robin Fincker [1] s’impose comme une des formations phares hexagonales par sa longévité bien sûr, mais surtout par la maturité dont il fait preuve.

Avec des disques comme West, Bandes originales, Love of Life, les trois musiciens ont développé un son d’une belle sensualité où des voix à l’évidente proximité timbrale se mêlent dans un discours lyrique contenu. Dépourvus d’instrument rythmique, c’est de façon entremêlée qu’ils assurent un discours mélodique et un accompagnement rythmique qui renouvellent constamment l’intérêt de qui les écoute.

Nothing Else va même cette fois un peu plus loin, puisqu’il saisit sur disque deux suites totalement improvisées, montrant s’il en était besoin la capacité du trio à jouer de manière totalement ouverte tout en conservant l’unité d’un discours qui fait leur identité.

Enregistrée en Hongrie dans les studios de BMC, la première improvisation nous fait goûter un son complexe dans lequel le violoncelle de Courtois est souvent l’élément perturbateur, tout au moins dissonant, et qui lorgne vers les climats des compositeurs du début du XXe siècle. Il faudra attendre la seconde plage, plus équilibrée dans le propos, pour retrouver les couleurs propres aux précédents projets du trio : une musique chaleureuse et intime qui, dans l’inventivité du présent, nous livre des confessions pénétrantes et parfois âpres, mais confiées avec mesure et délicatesse.

par Nicolas Dourlhès // Publié le 15 octobre 2023
P.-S. :

[1(Rappelons que Robin se prononce comme des Bois et non comme Batman « et Robine » puisque ce musicien est français. Son nom, d’origine alsacienne, se prononce quant à lui « Fin-Ker » et non « Fine Cœur »).