What If au Carreau du Temple
Le saxophoniste de l’ONJ Hugues Mayot présentait pour la première fois son nouveau groupe, What If.
Photo © Christian Taillemite
Le 19 février 2015 au Carreau du Temple (Paris). Pour ce huitième rendez-vous des ONJazz Fabric, le saxophoniste Hugues Mayot présentait son quartet What If avec Jozef Dumoulin aux claviers, Joachim Florent à la basse électrique et Francesco Pastacaldi à la batterie.
Le concert se déroule au Studio de Flore, petit studio de répétition situé dans les entrailles du Carreau du Temple. Atmosphère confinée, proximité des musiciens, lumière tamisée. On repère quelques têtes connues (Olivier Benoit bien sûr, Joce Mienniel, Sylvaine Hélary) venues en amies encourager cette première parisienne (dixit la bande annonce).
Tout au long du concert, le groupe joue une musique énergique, minérale, presque rock par moment, portée par la rythmique de feu que forment Joachim Florent et Francesco Pastacaldi. Hugues Mayot vient y déposer des mélodies simples, propices à de longues improvisations. Empruntant au langage pop comme à celui du jazz, les compositions d’Hugues Mayot proposent des ambiances oniriques, des atmosphères hypnotiques, des changements de rythme perpétuels, une sorte de transe musicale psychédélique portée par le jeu débridé et bruitiste de Jozef Dumoulin. On pense parfois à Weather Report, à Miles Davis période électrique, à Pink Floyd aussi, à de la musique répétitive par endroits, à de l’électro par moments.
Beaucoup de liberté est laissé à Jozef Dumoulin aux claviers, notamment dans les parties totalement improvisées. On peut d’ailleurs lui reprocher de prendre beaucoup de place, dénaturant parfois le propos, s’aventurant dans des développements pas toujours pertinents et quelquefois indigestes.
Un rappel plus tard, on reste un peu sur sa faim. Enthousiasmé par l’énergie et le côté brut de la musique de What If, on est parfois resté dubitatif quant à certains titres un peu bavards. Certaines compositions manquent parfois d’émotion. L’interaction entre musiciens n’est pas encore parfaite (n’oublions tout de même pas qu’ils sont en rodage). Malgré ces quelques réserves, What If est un de ces jeunes groupes qu’il faudra suivre avec attention.