À l’occasion du centenaire de la naissance du contrebassiste Charles Mingus (1922-1979), de nombreuses parutions ou rééditions sont sorties des cartons.
Ici, un roman graphique qui arrive d’Italie, intitulé simplement Mingus, est traduit (par Laurent Lombard) et édité par Presque Lune.
Il s’agit d’une très belle mise en page qui présente la vie du contrebassiste, non pas comme une biographie - il en existe d’excellentes dans toutes les langues - mais plutôt comme une série de moments-clés, donnant lieu pour chacun à une narration différente.
Chapitrées en « tracks » comme un disque, les neuf histoires (et bien sûr, une « bonus track ») placent Charles Mingus dans la peau du héros de sa propre vie. À chaque histoire, les couleurs et la mise en page évoluent, donnant l’impression que le personnage lui-même change. Le graphisme est assez réaliste et joue avec les à-plats de couleurs délavées et les noirs profonds. Les auteurs, qui connaissent bien leur sujet, imaginent des situations qu’on sait exister mais qui se sont parfois déroulées sans témoins à l’époque. Avec la BD, on y est, comme par exemple dans la cellule capitonnée de la clinique psychiatrique de Bellevue.
Les auteurs font aussi oeuvre de fiction avec quelques passages où le dessin prime et où le titre du morceau de référence sert de point de départ à une interprétation toute personnelle. Comme une sorte d’improvisation dessinée.
Les histoires sont entrecoupées de pages qui ressemblent à des posters, des illustrations plutôt baroques, vivantes et puissantes.
Un bel objet pour les fans de Mingus et les collectionneur.euse.s de bandes dessinées !