Chronique

MeoW

MICE !

Ayse Cansu Tanrıkulu (voc), Liz Kosack (keys, voc), Dan Peter Sundland (el b, voc), Jim Black (d, voc)

Label / Distribution : Oscar Productions

Texte français

Le groupe berlinois MeoW est strident, effronté, agile, audacieux, ingénieux, vif et surtout, il apporte un plaisir musical de premier choix. Pour ces quatre musicien.ne.s, jouer le jeu est une affaire tumultueuse, globale et omniprésente à différents niveaux. Ici, rien n’est figé, tout est permis tant que l’esprit félin est au rendez-vous, que les mouvements sont félins et que l’expression est féline.

MeoW, c’est-à-dire les Berlinois Jim Black (batterie), Cansu Tanrıkulu (chanteuse), Dan Peter Sundland (basse) et Liz Kosack (claviers). L’approche de MeoW ouvre une porte magique sur une expression musicale totalement libérée et offre une expérience musicale débridée. Le secret de MeoW est dans un plaisir anarchique. Alimenté par une course effrénée et porté par un humour sous-jacent qui déraille de temps en temps en de merveilleux instants de surenchère, agrémenté d’une emphase impertinente, de déclamations en cascade, de courses incessantes, de feux de joie qui flashent et explosent - une logique féline inéluctable et vivante, un régal pour tous les sens.

Félins à souhait, tous les membres du groupe chantent, seuls ou en ensemble. Tous les modes de vocalisation fusent, traversés par toutes sortes de distorsions au vocodeur. On pourrait croire par moments que Flo & Eddie sont de retour, que les premières Mothers of Invention ou Sly Stone ont pris un coup de jeune. La voix incroyablement extravertie d’Ayse Cansu Tanrıkulu est un feu follet qui se manifeste sous différents angles et selon différents modes : commentaires en voix parlée, rap, magie de la narration à la Laurie Anderson, cris à la Nina Hagen et allusions coloratures à la Freddy Mercury… pour ne donner que quelques exemples de sa captivante personnalité vocale. Jim Black, qui prend par moments des allures de lion, est totalement dans son élément, Dan Peter Sundland est un amoureux des chats à la façon d’Oscar Wilde et Liz Kosack, sous son masque mystérieux, est la gardienne de l’empire des chats. Tous trois se titillent, s’asticotent, se défient mutuellement et jonglent de sauts sournois en regards appuyés. C’est un véritable katzenfestes Katzenfest (festin de chats).

English text

Berlin band MeoW is shrill, brash, agile, bold, resourceful, jumpily fast and above all is bringing first order musical fun. For these four musicians playing the game is a stormy, all-encompassing and pervasive affair on a multitude of levels. Nothing is set in stone here, everything goes as long as it arises from cat spirit, is realized in feline movability and expressed in feline vernacular.

MeoW, that is Berlin musicians, drummer Jim Black, vocalist Cansu Tanrikulu, bassist Dan Peter Sundland and keyboardist Liz Kosack. MeoW’s approach opens a magic door to truly liberated musical expression and provides liberating musical experience. Anarchic fun is MeoW’s ace. Fueled by mad rush and carried by undercurrent humor derailing in marvelous overstated moments now and then, garnered with tongue-in-cheek over-the-top pomposity, cascading annunciations, relentless runs, flashing and crashing bonfires – unescapable, lively squirming, feline logics, a feast of all senses.

Feline as it is, all band members sing, alone or in combinations together. All modes of vocalizing sprout, run through by various kinds of vocoder distortions. You might think at times that Flo & Eddie are back, the early Mothers of Invention or Sly Stone have rejuvenated. Ayse Cansu Tanrikulu’s amazingly outgoing voice is the leading volatile will-o’-the-wisp appearing in quick succession from various angles and modes : as talking-voice comment, rap, in Laurie-Anderson-narration magics, as Nina-Hagen-screams and innuendo of Freddy-Mercury-coloratura - to give an idea of what you might hear out of her of course very own open and captivating signature. Jim Black, lion-like at times, is totally in his element, Dan Peter Sundland is the Oscar-Wilde-type of cat lover and mysteriously masked Liz Kosack is the janitor of the cat empire. They all trigger, stimulate, incite each other and juggle it with sly leaps and steady gazes. It is a truly katzenfestes Katzenfest.

par Henning Bolte // Publié le 20 février 2022
P.-S. :