Chronique

Le jazz de Cabu

Label / Distribution : Nocturne

Dernière livraison du label Nocturne consacrée aux « maîtres du jazz » dans la collection Cabu Jazz. Comme il affectionne le jazz classique, le célèbre dessinateur de Charlie Hebdo et du Canard Enchaîné a choisi de croquer, sur les pochettes, des portraits des grands du jazz, instrumentistes et chanteuses mais aussi petits maîtres un peu oubliés. Wozniak a assuré la mis en couleur sur un fond jaune éclatant.

On sait que le label affectionne la BD et le Jazz, mais il s’agit là, d’une anthologie maison réalisée par les spécialistes Claude Carrière et Christian Bonnet qui, outre la sélection de titres rares ou moins connus, rédigent des textes que l’on aimerait plus longs tant ils sont pertinents. L’objectif de cette collection n’est-il pas de faire découvrir ces perles rares, ces joyaux d’une époque bien révolue ? Reconnaissons cependant la praticité de l’objet digipack : enregistrements restaurés avec le plus grand soin, précieuses informations discographiques…

Au recto…

De cette nouvelle série, on écoutera avec plaisir les enregistrements « reconnus » (après dix ans de métier tout de même ) de la chanteuse Carmen McRae, qui courent de 1954 à 1956. La chanteuse avait alors 34 ans et s’affirme comme une des « voix » du jazz.

La période qui court de 1947 à 1956 représente pour Billie Holiday la « maturité », si ce n’est le chant du cygne. « Lady Day » est toujours aussi émouvante et swingante, qu’elle soit accompagnée de Stan Getz ou de Count Basie.

Pour le MJQ la collection offre dans leur intégralité chronologique les premiers enregistrements de ce quartet de luxe, issu du be bop - un groupe qui allait devenir mythique et emblématique d’un jazz « classieux ». Sur le premier CD, ils sont accompagnés sur quatre plages de Sonny Rollins. Arrangements de standards délicatement ciselés comme cet « Autumn in New York » ou « Angel Eyes » (second CD), où le batteur Connie Kay remplace Kenny Clarke.

Enfin, last but not least, place à Wardell Gray, grand « petit maître » du saxophone ténor, disparu tragiquement et mystérieusement, en 1955, à l’âge de 34 ans. Un formidable soliste qui se lance dans une poursuite historique en 47 avec Dexter Gordon, (« The Chase »), mais qui a joué dans toutes les formations possibles, en quartet dont le sien propre, en big band (Count Basie), en quintet (Al Haig), en sextet (Benny Goodman). Absolument fantastique !
Longue vie à cette belle série !