Chronique

Mark Dresser Seven

Ain’t Nothing But A Cyber Coup You

Mark Dresser (b), Nicole Mitchell (fl), Marty Ehrlich (cl), Keir Gogwilt (vl), Michael Dessen (tb), Joshua White (p), Jim Black (dm)

Label / Distribution : Clean Feed

Trois après Sedimental You, le septet de Mark Dresser conserve un enthousiasme intact pour un nouveau répertoire qui oscille toujours joyeusement entre un jazz de chambre et une musique plus ouverte. Riche de ses expériences multiples, le contrebassiste organise, avec un authentique sens de l’espace et du collectif, les différentes voix qui composent l’ensemble et investissent des structures qu’on imagine mûrement réfléchies. Rien que de naturel pourtant au niveau de l’écoute. Tout coule avec grâce, et une lumière éclaire les onze pistes pensées souvent comme des suites.

Ménageant une dramaturgie globale sur l’ensemble du disque, des climats plus épicés viennent toutefois bousculer l’enlevé des premiers titres où chacun trouve moyen de s’exprimer. Le trio que forment les flûtes de Nicole Mitchell, les clarinettes de Marty Ehrlich et le violon de Keir Gogwilt (en remplacement de David Morales Boroff) tire le son vers le haut et apporte une légèreté échevelée. La paire Michael Dessen au trombone et Joshua White au piano vient asseoir la formation, jouant la charnière avec la rythmique. Cette dernière, véritable cœur pulsatile, se fait fort de proposer des lignes délicieusement sinueuses.

Rien de figé dans tout cela, les associations sont nombreuses et au gré des recherches timbrales, les uns jouent avec les autres en bousculant les choses établies. Ces multiples associations permettent ainsi de nombreuses modulations et renouvellent les dynamiques de l’ensemble pour le bénéfice d’une musique riche de sa complexité mais toujours immédiate.