
PNY Quintet
Over The Wall
Steve Swell (tb), Rob Brown (as), Michel Edelin (fl), Peter Giron (b), John Betsch (d).
Label / Distribution : Rogue Art
Soudés comme jamais, les cinq musiciens qui donnent de leurs voix dans Over The Wall réalisent une suite de pièces qui unissent une écriture dansante et des improvisations de haut vol.
Steve Swell perpétue l’excellence, son trombone ne fait pas que chanter, il se pare de couleurs diverses qui contrastent avec son habituel partenaire musical, le fougueux et bien trop sous-estimé Rob Brown à l’alto. La présence de Michel Edelin rappelle combien il est un flûtiste d’exception, toujours prompt à risquer l’impossible, aidé en cela par le soutien de la formidable section rythmique composée par ses audacieux amis John Betsch et Peter Giron. Un parfum de New Thing flotte tout le long du disque, non seulement par un hommage appuyé à Frank Lowe mais aussi avec un développement stylistique qui n’est pas sans faire référence aux expériences cuivrées d’Archie Shepp ou de Marion Brown.
Par-dessus le mur, comme indiqué par le titre de l’album, on découvre des paysages sonores fluctuants et des lignes mélodiques qui ont tôt fait de s’imprégner en nous. « Flashes » est interprété à une vitesse confondante, le tempo défini par la contrebasse et accentué par la cymbale se veut obsédant, l’alto, le trombone et la flûte s’y succèdent avec un inventivité facétieuse. Michel Edelin distille un substrat émotionnel dans « Dances With Questions » où Peter Giron et John Betsch sont accolés aux pulsations métriques. Le tempo énergique du batteur se construit par des anticipations constantes, son immense expérience vécue au sein des groupes d’Abdullah Ibrahim et de Steve Lacy embrassent une histoire séculaire de la batterie. Des métissages heureux surgissent dans « Chance Upon », qui captive par ses interrogations, les unissons et l’assise de la contrebasse y font rejaillir un éclat stellaire. Rob Brown et Steve Swell manifestent constamment de la sagacité, passant d’un modernisme confondant dans « Nexus » à des complaintes fertiles dans « Round Trip ».
Album d’aujourd’hui qui préfigure demain, Over the Wall n’en oublie pas les racines fondatrices de sa musique collective, le swing qui se propage dans « New Orleans » devient tout à la fois foisonnant et primordial.