Sur la platine

Idyllic Noise, le noir vous va si bien

Le festival autrichien Artacts voit certains de ses concerts édités en vinyles.


Le label Idyllic Noise est géré par Hans Oberlechner, un passionné autrichien de musiques improvisées qui, à St Johann in Tirol, en lisière du land Salzburg, produit également le festival Artacts au mois de mars.

Il s’agit d’un petit festival dans un village de montagne mais où les musicien·ne·s programmé·e·s sont les têtes de file de la musique improvisée actuelle. John Dikeman, Hamid Drake, Mats Gustafsson, Steve Swell, Kaja Draksler, Michael Zerang, Dave Rempis, Joe McPhee, etc.

Citizen Jazz a déjà eu l’occasion de parler du festival Artacts, mais ce qui nous intéresse ici, c’est son appendice discographique, Idyllic Noise.
La série en vinyle a commencé en 2020, après quelques enregistrements produits en CD.

Aujourd’hui sortent deux références. Un double album enregistré en 2015 lors du festival, par le trio qui rassemble le saxophone ténor John Dikeman, le batteur Hamid Drake et le bassiste et gembriste William Parker. Chaque face des deux disques dure environ 20 minutes et, parce qu’il s’agit de musique totalement improvisée, elles ont été renommées a posteriori pour leur donner des titres. La musique se vit ici en liberté et, même s’il est souvent plus difficile d’apprécier l’improvisation libre sur disque que devant la scène hic et nunc, certains moments conservent leur grâce.

L’autre sortie récente est un duo qui réunit Mats Gustaffson, ici au saxophone baryton, au slide-sax, aux flûtes diverses et variées, et le tromboniste Steve Swell. Il s’agit d’un concert enregistré en 2022, toujours au festival et dans la salle dite Alte Gerberei (la vieille tannerie). Le duo est très aérien, forcément, et il est étonnant d’entendre comme le choix s’est porté sur des instruments et des techniques qui permettent des glissandi, qui sont pratiquement le seul mode narratif de ce concert. Comme si la musique glissait entre les oreilles, comme l’eau entre les doigts.

L’autre caractéristique du label est le design. Identique d’un disque à l’autre, il présente des visuels noirs, des pochettes intérieures noires et, dans le coin inférieur droit, un carré avec une représentation graphique abstraite. Les noms de famille et le titre sont inscrits en blanc de manière simple et lisible. Chaque vinyle comporte une carte glissée dans la pochette qui permet de télécharger les fichiers son sur un serveur sécurisé.

Idyllic Noise porte bien son nom, c’est de la belle ouvrage !