Chronique

Fabien Mary & The Vintage Orchestra

Too Short

Fabien Mary (tp, comp, arr), personnel détaillé sur la jaquette

Label / Distribution : Jazz&People

L’un des trompettistes les plus sémillants de l’Hexagone signe des compositions étincelantes de swing pour le Vintage Orchestra, ce big band composé des musiciens parmi les plus capés de la région parisienne. Dans une luxuriance raisonnée et, heureusement, passionnée, l’orchestre conjugue le tout et les parties avec un souci constant de circulation de la musique.

Assumant son rôle de leader qui consiste à s’effacer derrière le son d’ensemble pour mieux en jouer, Fabien Mary donne à ses compères l’occasion de déployer des tutti somptueux et de donner le meilleur d’eux-mêmes lors de leurs solos dans cette configuration. Merveilleux Thomas Savy à la clarinette basse sur « Sakura », terrible Malo Mazurié - l’autre trompettiste de l’histoire - sur « The Fall », époustouflant Michaël Joussein au trombone sur « One for Slide », dédié à son légendaire prédécesseur Slide Hampton avec qui Mary eut l’honneur de se produire sur les planches new-yorkaises.

La rythmique est impressionnante de précision, qu’il s’agisse du pianiste Florent Gac, auteur de relances somptueuses (et de solos d’anthologie !), du batteur Andrea Michelutti, diabolique de précision et de couleurs, et bien sûr du contrebassiste Yoni Zelnik, qui prend un malin plaisir à s’exprimer dans une telle configuration, en particulier sur le sulfureux « Hell’s Kitchen Blues » - beau dialogue avec le flûtiste et avec le sax alto. Oscillant entre ruptures bop et élégances West Coast, lorgnant vers le jazz cool, l’orchestre fait jaillir des pépites swinguantes à souhait.