Koma Saxo With Sofia Jernberg
Koma West
Petter Eldh (b, p, perc, clav), Sofia Jernberg (voc), Christian Lillinger (d), Otis Sandsjö (ts, clar), Jonas Kullhammar ts, fl, slidesax), Mikko Innanen (as, ss), Lucy Railton (vlc), Maria Reich (vl), Kiki Eldh (acc), Kit Downes (p)
Label / Distribution : We Jazz Records
Troisième disque du groupe Koma Saxo, pensé et dirigé par le contrebassiste Petter Eldh, toujours sur le label finlandais - très actif et plein d’initiatives - WeJazz Records, et encore un coup de maître.
Koma Saxo, c’est cet ensemble de trois soufflants et d’une paire rythmique batterie/contrebasse qui n’en finit pas de secouer les scènes jazz d’Europe. Par chance, ils ont pas mal joué ces derniers temps, rodant et éprouvant ainsi le répertoire qu’ils maîtrisent tant maintenant que tout semble d’une évidence absolue. Aussi, loin de s’en contenter, Petter Eldh embarque son groupe dans son monde, celui de la côte ouest de la Suède. Là où s’épanouissent quelques huîtres, un fruit de mer qui a son importance. On y trouve des perles parfois. Or donc, Sofia Jernberg est l’invitée centrale de ce nouveau projet !
Les compositions du leader ont toujours cette même couleur, cet ADN dont il parle d’ailleurs dans un portrait et qui parcourt le disque.
Le gimmick qui consiste à placer le mot Koma dans les titres est ici très développé, et crée un véritable lien entre les compositions dont on retrouve les bribes imbriquées.
Plongeant ses racines suédoises dans son terroir, le compositeur invoque un folklore pas si imaginaire et orne ses mélopées rythmiques de traits de cordes (violoncelle et violon), de ruissellements pianistiques et de quelques coups de soufflet d’accordéon. Il n’en faut pas plus pour créer un monde imagé et orchestral sur lequel Sofia Jernberg, telle une soprano lyrique, vient poser ses vocalises. Et comment se débarrasser de cet earworm de « Koma Kaprifol », véritable caterpillar mélodique.
Ne croyez pas non plus que Koma Saxo se soit assagi. Toute l’énergie débridée est là, mais sous-jacente, ce qui la rend encore plus implicite.
Comme chaque fois qu’il le peut, Petter Eldh a fait un travail de production appuyé, en rajoutant des pistes, enregistrant lui-même certaines parties, en mixant lui-même le tout. On ne peut rien lui enlever.