Grdina/Maneri/Lillinger

Déjà accompagné l’an passé par l’altiste Mat Maneri et le batteur Christian Lillinger, cette fois-là en quartet avec le bassiste de Ceramic Dog, on retrouve le guitariste et oudiste Gordon Grdina en trio avec ses camarades dans un échange live qui dit tout de son intensité.

Le jeu de Grdina est une vague électrique, une nappe qui teinte et sature l’espace que Mat Maneri s’échine à détailler, à ajourer, à façonner à sa main : voici les premiers temps de « Conjure », long morceau de près d’une demi-heure enregistré à Vancouver ; très vite, l’échange entre les cordes devient plus égalitaire, même si la parole volontiers acerbe du guitariste reste majoritaire, le violon préférant les parcours souterrains sous la mitraille bâtisseuse de Lillinger. C’est d’ailleurs le percussionniste allemand qui contribue à cette égalité, même s’il demeure une opposition franche entre guitare et alto. Il ne faut pas longtemps, d’ailleurs, pour que l’acrimonie refasse surface dans une guitare franchement volubile, rendant les choses parfois assez manichéennes. Brillante discussion qu’on aurait pu attendre plus souple.